Le CHU de Rouen a souhaité alerter ce lundi 12 octobre sur le nombre croissant d'hospitalisations consécutives à la progression de l'épidémie. Une situation d'autant plus alarmante que les prévisions et les projections ne sont pas bonnes.

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La deuxième vague de l'épidémie est bien là.
Le professeur François Caron, chef des maladies infectueuses au CHU de Rouen est alarmiste, et se dit porteur de mauvaises nouvelles.
Il y a actuellement 99 patients Covid au CHU, ce qui est considérable par rappport à cet été où l'on soignait entre une à trois personnes par jour. Sur les 99 malades, 19 ont été admis en réanimation, et 8 sont actuellement en soins de suite. Et les projections sont sombres.

On est dans la deuxième vague et les prévisions sont très préoccupantes. Il faut vraiement que chacun soit en responsabilité, fasse très attention aux mesures "barrières" qui lorsqu'elles sont rigoureusement appliquées limitent vraiement le risque

Professeur Caron, chef des maladies infectieuses du CHU de Rouen


Le taux d'incidence du virus - nombre de cas positifs sur 100 000 habitants rapportés à la population, sur une période donnée de sept jours - a dépassé les 100 dans la région, et les 200 à Rouen.
Le professeur alerte sur nos comportements sociaux, repas en famille, mariages, fêtes entre jeunes..qu'il faudrait modifier sous peine de ne pas venir à bout de l'épidémie.

Un service de réanimation prêt à recevoir des malades

Le professeur Bertrand Dureuil, chef du service de réanimation du CHU, rappelle que le virus n'a pas changé et qu'il est toujours aussi grave qu'au printemps. Le Chu de Rouen ne manque ni de matériel ni de médicaments, mais de personnel soignant formé à la réanimation.
Pour l'instant, le service de réanimation du Chu ne reçoit pas de patients d'Ile de France mais des malades de la région. L'ex Basse Normandie, moins touchée, constitue une solution de transferts de malades au cas où la région serait débordée.
Actuellement, ce service dispose de 60 lits de réanimation. 40 lits polyvalents sont occupés, dont 20 sont des patients Covid, soit 10 de plus en une semaine.
Depuis le début de l'été, 85 infirmier-e-s ont été recrutés, mais il reste plusieurs dizaines de postes vacants.

Pour Véronique Desjardins, la directrice du CHU, il faut veiller à s'adapter à la situation. Deux unités Covid sont actuellement activées et on doit les ajuster au jour le jour.
26 lits supplémentaires sont également prévus dans les semaines à venir.
Cet été l'hôpital s'est mis en ordre de bataille pour parer à cette deuxième vague : stocks de protections individuels, et réflexion autour d'un modèle d'unité de réanimation éphémère.
A la différence de la première vague de l'épidémie, l'hôpital doit essayer de ne pas reporter tous les soins mais faire coexister les soins classiques et ceux liés au Covid.
Certaines opérations pourront se faire dans des cliniques privées. Néanmoins si la situation s'aggravait, il conviendrait de déprogrammer les soins non urgents.

Il va malheureusement falloir s'habituer à ce virus sur une longue période, et soutenir les équipes soignantes dans la durée.
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