Pour cette commémoration du 8 mai, la municipalité de Torcy-le-Petit à 30 kilomètre de Dieppe (Seine-Maritime) a invité le fils d'un des trois aviateurs dont l'avion a été abattu sur la commune en juin 40. Une journée émouvante pour le britannique et les habitants du village présents.
C’est la première fois qu’il assiste aux commémorations du 8 mai. Mickaël Frayn est venu rendre hommage aux deux frères d’armes de son père, deux soldats britanniques enterrés ici. Le 9 juin 1940, leur avion, abattu, s’écrase à Torcy-le-petit. Seul, Francis Edward Frayn survit au crash.
"S’ils ne l’avaient pas sauvé, je ne serais pas là. Je suis né en 1952, il aurait pu mourir 12 ans avant. Je pense que nous sommes les premiers britanniques à venir se recueillir ici. Je suis donc vraiment très ému", nous confie Mickaël Frayn.
Un message sur une tombe
Tout a commencé par ce bout de papier retrouvé sur l’une des tombes des aviateurs que la commune honore chaque année. Mickaël Frayn salue leur bravoure et se présente. Le maire souhaite alors le retrouver et fait appel aux médias. Mickael les contacte le 3 mars dernier.
"Ce qui nous a touché, c'est la première lettre qu'il nous a envoyée, à presque avoir les larmes aux yeux parce que ça expliquait exactement comment ça s'était passé", explique Eric Berange, maire de Torcy-le-Petit.
Son père a voulu sortir le pilote mais l'avion s'est mis à exploser. Il s'est retrouvé projeté beaucoup plus loin et c'est comme ça qu'ils l'ont récupéré après.
Eric Beranger, maire de Torcy-le-Petit
La commune se mobilise
En quelques semaines, les férus d’histoire de la commune découvrent des informations déterminantes sur le crash.
"On a trouvé le lieu précis du crash, les documents originaux des archives anglaises, des archives militaires françaises, les rapports de mission, tous les documents possibles et inimaginables dans un laps de temps court", raconte Alexis Brument, habitant de la commune et passionné d'Histoire.
VIDÉO. Le reportage d'Yves Asernal et Claude Heudes
L’histoire de Mickael a ému tout un village. Preuve de ce lien désormais indéfectible, une médaille remise par le maire de la commune. Elle honore le sacrifice de ces britanniques tombés pour la France.
"C’est complètement inattendu et aussi formidable. Je n’oublierai jamais cette journée et je reviendrai l’année prochaine", lance Mickael.
Son père, Francis Edward Frayn n’a jamais évoqué devant les siens sa vie sous les drapeaux. Voilà pourquoi depuis sa mort en 2004, Mickaël cherche à retrouver ce qui s’est passé. Cette journée, c'était un peu l’aboutissement de sa quête.