Gérante d’un bar-épicerie à Saint-Vaast-d’Équiqueville, près de Dieppe, Louise Barbier-Wade a quitté l’Angleterre pour la France il y a quinze ans. Impensable, donc, de manquer le couronnement du roi Charles III. Ce samedi 6 mai, elle a ainsi convié quelques compatriotes à assister à la cérémonie dans son établissement. Un moment rempli d’émotion.
A Saint-Vaast-d’Équiqueville (Seine-Maritime), Le Relais de l'Avenue Verte s’est paré aux couleurs du Royaume-Uni.
Louise Barbier-Wade en est propriétaire depuis six ans avec son mari Donald, un Français. Et la Britannique garde un lien ténu avec son pays d’origine. "La monarchie, en Angleterre, c’est quelque-chose de sécurisant", explique-t-elle. "La reine Elizabeth, c’est notre maman en Angleterre !"
"C’est une journée très spéciale"
Louise est née à Windsor. Deux de ses enfants vivent toujours en Angleterre. "J’aurais aimé y être [pour assister à la cérémonie, ndlr]. C’est une journée spéciale, la dernière c’était il y a 70 ans", souligne la Britannique, qui envisage avec sérénité le règne du nouveau roi. "Charles III est très intelligent. Il a de bonnes idées pour la planète et pour le monde."
Derrière le bar, Mia Mitchell, 15 ans – la plus jeune fille de Louise – ne parvient quant à elle pas à retenir ses larmes. "De le voir comme ça, ça me touche", décrit celle qui a baigné depuis l’enfance dans cette double culture.
Même émotion pour Simon Block. L’Anglais, qui vit en France depuis 2004, a immédiatement accepté l’invitation. Et se réjouit d’en profiter au calme, loin de l’agitation aux quatre coins de l’Angleterre : "C’est magnifique mais c’est plus confortable à regarder à la télévision avec mes amis et du café français !", admet-il dans un Français hésitant.
Entre modernité et tradition
Mélange de traditions et de modernité, la cérémonie a fait l’unanimité dans le bar de Louise. "C’est extraordinaire. Quand Elizabeth II a été couronnée, la télévision, c’était tout nouveau, et en noir et blanc", s’émeut David Porter.
"Je me sens plutôt fière, c’est un superbe spectacle", confie quant à elle Elspeth Clements. Décrivant une cérémonie "digne, qui reflète de nombreuses années de tradition". "Nous avons regardé les funérailles [d’Elizabeth II, ndlr]. Je ne suis pas une monarchiste endurcie... Mais je pense que la royauté apporte un degré de stabilité dans le pays."
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Pour David Porter, Charles III doit poursuivre le travail accompli par sa mère. Un point de vue partagé par Elspeth Clements, même si la Britannique estime que son rapport à l’écologie pourrait constituer un véritable atout : "il incarne un rôle. Il doit s’adapter à ce rôle", détaille-t-elle. "Cela doit être un travail très exigeant, sûrement difficile. Mais j’espère qu’il va poursuivre ce qui a été fait jusqu’à présent."