Des opposants à la vaccination obligatoire dans les hôpitaux se sont rassemblés devant l’hôpital de Dieppe, jeudi 12 août. Favorables au vaccin, ils dénoncent cependant une règle qui va à l’encontre des libertés.
Le rendez-vous était donné par les syndicats à tous ceux opposés à la vaccination obligatoire des soignants. Ils étaient une soixante-dizaine à s’être rassemblés devant l’hôpital de Dieppe, ce jeudi 12 août à partir de 14h00. Ils s’opposent à ces "mesures autoritaires et attaques contre le droit du travail".
L’appel a été initié par la CGT et FO en direction des soignants, représentés par une poignée d’entre eux. Mais il a aussi attiré des participants d’origines diverses, non issus du milieu hospitalier.
Le principal point auquel s’opposent ces membres du personnel est le caractère obligatoire de la vaccination. "Nous on n’est pas contre la vaccination, mais on laisse la liberté aux gens de se faire vacciner : on est contre le pass sanitaire", résume Lydie Fizet, soignante.
"Soit c’est un choix, soit c’est une obligation pour tout le monde"
"Je suis pour la vaccination et je suis vaccinée, concède de son côté Christine Raguenes, infirmière de nuit en gériatrie. Mais je suis aussi pour le choix, la liberté. Soit c’est un choix, soit c’est une obligation pour tout le monde. Mais on ne peut pas dire aux soignants vous devez vous faire vacciner et pas le reste de la population", refuse-t-elle.
"On est bientôt pointés du doigt en disant si vous ne vous vaccinez pas vous êtes des tueurs"
Le sentiment partagé par ces soignants est d’être désignés comme les boucs émissaires de cette crise sanitaire : "Cette année on est bientôt pointés du doigt en disant si vous ne vous vaccinez pas vous êtes des tueurs, s’alarme Pascal Roger, technicien de laboratoire. C’est pour ça que je ne suis pas du tout content sur la vaccination obligatoire."
Et Christine Raguenes d’abonder dans ce sens : "C‘est injuste, car on a été encensé, on nous a applaudis, et aujourd’hui on nous dit que ça va être de notre faute et que l’on n’est pas professionnels", désespère-t-elle.
La vaccination obligatoire est vécue comme la mesure de trop pour ces personnels hospitaliers. Elle s’ajoute aux conditions de travail dégradées qu’ils dénoncent et réclament plus de moyens : "Depuis des années on subit cette politique de santé, il y a des fermetures de lits et d’hôpitaux. Et malgré la situation d’aujourd’hui on continue à supprimer des services alors que le manque de lits est criant".
Face à cette situation, les syndicats envisagent de nouvelles mobilisations qui annoncent une rentrée sociale chargée.