Les éleveurs du Pays-de-Bray craignent pour l'avenir de la filière. En cause : des négociations entre l'Union Européenne et les pays du Mercosur (Amérique latine) concernant l'arrivée de la viande bovine sud-américaine sur le marché européen.
À Forges-les-Eaux, une vingtaine d'éleveurs était réunie ce lundi à l'occasion du 17ème Forum des races à viande. L'événement a été marqué par les inquiétudes de la profession, dans le contexte de négociations entre l'Union Européenne et quatre pays fondateurs du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay).
Crainte d'une baisse des prix et de la qualité de la viande
Si cet accord était conclu, la viande latino-américaine pourrait se retrouver dans les assiettes européennes. Or, selon les éleveurs de la région, cela pose la question du manque d'harmonisation des normes. Dans les pays du Mercosur, les normes sur l'identification des animaux, et donc leur origine, sont plus souples que la législation européenne.
Au Brésil, à peine 15% des animaux portent une boucle d'identification, dénonce Sébastien Quibeuf, éleveur bovin. Comment voulez-vous assurer la traçabilité de la viande ?
En substance, les éleveurs réclament d'être traités sur un pied d'égalité et craignent une baisse des prix. Pour les consommateurs, cet accord pourrait se traduire par une baisse de qualité de la viande.
À ce jour, la France refuse cet accord mais les négociations sont toujours en cours. Après de nombreuses manifestations contre ce projet, les agriculteurs normands attendent désormais d'être écoutés par l'Union européenne.
