La récurrence des orages ces derniers mois a eu de fortes conséquences sur la moisson des céréales. Après un printemps exceptionnellement pluvieux, les agriculteurs constatent les dégâts. Cette année, la qualité et la quantité des différentes cultures sont loin d'être au rendez-vous.
Sur une de ses parcelles, Chantal Pelletier, agricultrice en polyculture-élevage à Lucenay-les-Aix dans la Nièvre, les traces de passage de la moissonneuse fin juillet sont encore visibles. "C'est une zone qui était très humide où l'on s'est embourbé pour passer avec la moissonneuse", décrit l'agricultrice.
Chantal Pelletier avait planté du blé. Ses céréales, elle en vend une partie et s'en sert également pour nourrir ses vaches en hiver. Mais cette année, les rendements sont en baisse de 30%.
"On a eu un grain de blé de médiocre qualité car on a eu beaucoup de pluie. On a récolté une moindre quantité donc on va en vendre moins et ça va se sentir dès maintenant. Et tout cet hiver, nous allons avoir des charges supplémentaires pour alimenter nos animaux" explique Chantal Pelletier. Elle poursuit. "Des coûts supplémentaires qui vont se répercuter sur l'année prochaine qui ne sera pas confortable d'un point de vue financier."
Plus au Nord, même problème pour Jean-Charles Zwaenepoel, agriculteur céréalier et Président de la section grandes cultures - FDSEA 58. Toute une zone de ce qui était un champ d'orge n'est plus qu'un marécage. Ici, en mai et juin, il a plu deux fois plus que la normale, la terre n'a pas pu tout absorber.
"L'eau est restée, on n’a pas pu récolter le restant de la parcelle." Il poursuit : "On a eu un effet salissement. On ne peut donc ni récolter ni travailler le sol ni désherber. " Du jamais vu selon lui en dix-huit ans de carrière.
Si le gouvernement a promis d'accompagner les exploitants en complément des assurances, pour Jean-Charles Zwaenepoel, également représentant syndical, le compte n'y est pas. Car les cours mondiaux restent bas et le coût des charges élevé.
"Quand vous perdez 2 tonnes par hectare, vous perdez environ 300 euros par hectare sur 90 hectares d'orge". À cause de ces pertes, il ne pourra pas renouveler son matériel.
Après les sécheresses des dernières années, 2024 restera à son tour une année difficile pour les agriculteurs nivernais. Tous espèrent maintenant une fin d'été clémente pour pouvoir semer les prochaines cultures dans de meilleures conditions.