L'élevage en grand danger, ces maladies qui touchent de plein fouet et à répétition la filière française

Les agriculteurs français sont confrontés à une série de maladies affectant leurs élevages, notamment la fièvre catarrhale ovine, la maladie hémorragique épizootique, la grippe aviaire et la rhinotrachéite infectieuse bovine. Ces pathologies, exacerbées par le changement climatique et les échanges internationaux, menacent la filière agricole et soulèvent des inquiétudes quant à l'avenir des élevages en France.

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Les jours se suivent et se ressemblent pour les agriculteurs, confrontés depuis plusieurs mois à une succession de maladies touchant leurs élevages. Maladie hémorragique épizootique (MHE), la fièvre catarrhale ovine (FCO) ou "langue bleue", l'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) communément appelée grippe aviaire, et la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) sont autant de pathologies qui frappent de plein fouet l'ensemble de la filière. Voici un aperçu de ces maladies qui inquiètent le monde agricole.

La fièvre catarrhale ovine (FCO) ou "langue bleue"

La FCO cristallise les préoccupations depuis le début du mois d'août. Les élevages du sud-ouest en Ariège ou dans le Tarn sont lourdement impactés par le sénotype 8 de cette maladie. Mais c'est une autre souche, la sénotype 3 détectée dans le nord qui provoque les plus grandes inquiétudes. La langue bleue est une maladie virale transmise par les moucherons Culicoides.

"Elle progresse de 50 kilomètres par jour" indique la maison de l'élevage dans le Tarn. Elle touche principalement les ovins, mais peut aussi affecter les bovins et les caprins. Les symptômes incluent fièvre, œdèmes, ulcérations buccales et, dans les cas graves, une coloration bleutée de la langue qui lui a valu son nom commun. La FCO peut entraîner des pertes importantes dans les troupeaux, notamment en raison de la mortalité et des avortements, et des restrictions commerciales.

À lire : Fièvre catarrhale ovine : des vaccins pris en charge par l'Etat au nord et rien au sud... pourquoi ?

La maladie hémorragique épizootique (MHE)

La MHE est une maladie virale, affectant essentiellement les bovins, transmise également par des moucherons piqueurs du genre Culicoides. Elle provoque des symptômes tels que fièvre, lésions des muqueuses et des œdèmes. Bien que rarement mortelle chez les bovins, elle peut entraîner des pertes économiques importantes dues à la baisse de production laitière et aux restrictions commerciales, comme l'exportation vers l'étanger.

Le rôle des moucherons vecteurs rend la maladie "plus difficile à gérer" car ils "peuvent traverser les frontières, emportés par le vent", remarque le directeur du laboratoire de santé animale de l'agence sanitaire Anses, Stéphan Zientara.
Initialement maladies des pays chauds, la FCO et la MHE ont avancé vers le nord du fait des échanges commerciaux internationaux et du réchauffement climatique qui permet à ces populations de moucherons de prospérer.  Un vaccin chez les bovins sera probablement disponible en septembre 2024.

Malades de la MHE ou de la FCO, les animaux concernés ne sont pas euthanasiés, à l'inverse de la grippe aviaire.

L'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) ou grippe aviaire

La grippe aviaire. Les éleveurs pensaient en avoir terminé grâce à la vaccination. Mais manque de chance, un foyer de grippe aviaire a été détecté lundi 12 août dans un élevage de volailles en Ille-et-Vilaine. Il s'agit du premier cas de grippe aviaire ("influenza aviaire hautement pathogène") confirmé en France depuis le 16 janvier.

La grippe aviaire est une maladie virale extrêmement contagieuse qui affecte les oiseaux domestiques et sauvages. Elle peut causer une mortalité élevée dans les élevages de volailles et nécessite souvent l'abattage préventif de milliers d'oiseaux pour limiter sa propagation. Les conséquences économiques pour les éleveurs peuvent être désastreuses, avec des pertes directes et des restrictions commerciales prolongées.

Des humains ont pourtant été contaminés au début de l'année 2024 aux États-Unis. On parle d'influenza aviaire lorsque des animaux sont infectés, et de grippe aviaire lorsque des humains sont concernés, comme l'explique l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

"Il n'y a pas d'indication de transmission de personne à personne du virus" de la grippe A H5N1 "à l'heure qu'il est", ont souligné les CDC. Dès la mi-avril, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait fait part de son "énorme inquiétude" face à la propagation croissante de la grippe aviaire à de nouvelles espèces. En France, le Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars) se montre rassurant sur le risque pandémique, tout en recommandant une surveillance renforcée.

La rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR)

L'IBR est une maladie virale qui affecte le système respiratoire des bovins. Elle peut causer des symptômes respiratoires sévères, une baisse de production laitière, des avortements et une infertilité. Bien que moins médiatisée que les précédentes, l'IBR reste une préoccupation majeure pour les éleveurs bovins en raison de son impact économique et des efforts de contrôle nécessaires pour maintenir le statut indemne des troupeaux.

La France s'est fixée l'objectif d'être indemne de la derhinotrachéite infectieuse bovine d'ici à 2027. Pour y arriver, la règlementation a été durcie à l'aide de deux arrêtés publiés pendant la dissolution de l’Assemblée nationale, le 10 et le 26 juin 2024. Des mesures critiquées par le MODEF pour qui l'aide de 180 € par bovin éliminé est insuffisante et le calendrier d'abattage fixé au 1ᵉʳ août 2025 est irréaliste. Le  syndicat agricole exige la suppression des arrêtés et demande une réunion avec le Ministère de l’Agriculture pour discuter de la situation.

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