Les associations des Compagnons des animaux et Assistance aux animaux ont porté plainte, jeudi 8 août 2024, après la découverte de cadavres d'ovins sur une parcelle privée près de la commune de Lordat en Ariège. Celle-ci intervient alors que le département recense plusieurs foyers d'animaux contaminés par la fièvre catarrhale ovine.
"C'est un charnier, il faut dire ce qui est", Amandine Méline, la présidente de l'association des Compagnons des animaux en Ariège ne décolère pas. Mercredi 7 août 2024, des randonneurs en vacances dans la région du côté de Lordat, lui ont signalé avoir trouvé des cadavres d'ovins. "Ils étaient en train de se balader sur un chemin de randonnée puis se sont arrêtés pour boire. Ils ont été saisis pas une odeur de cadavre". La famille de vacanciers se met à chercher d'où elle provient. C'est en entrant dans un pré qu'ils découvrent les animaux morts sur une parcelle grillagée.
Des cadavres plus anciens
Accompagnée de Berta Lima, enquêtrice pour l'association Assistance aux animaux, la présidente se rend sur place. Les deux femmes comptent quatre à cinq cadavres de moutons en décomposition, entassés dans un trou creusé. "On a vu qu'il y en avait d'autres en dessous qui semblent bien plus anciens. On a également trouvé sur cette même parcelle un bout de tibia et de cage thoracique, ce qui nous laisse penser que cela n'est pas la première fois. Celui qui a fait ça, a l'habitude de le faire", estime la présidente sur le compte Facebook de l'association :
Autre détail, l'oreille des bêtes où est fixée l'étiquette de certification était sectionnée. Un acte volontaire "pour qu'on ne procède pas à l'identification du propriétaire," analysent les deux femmes. Les gendarmes prévenus, une enquête a été ouverte. Les deux représentantes des deux associations ont porté plainte auprès du procureur de la République, hier, jeudi 8 août 2024 pour "maltraitance sur animal et décharge à ciel ouvert d'animaux en plein air". Les deux représentantes d'association ont également contacté la fondation Brigitte Bardot.
L'hypothèse d'animaux malades
Cette découverte intervient alors que certains élevages d'ovin en Ariège sont contaminés par la fièvre catarrhale ovine (FCO) ou maladie de la langue bleue qui entraîne une grosse mortalité chez les brebis. "Lorsqu'un animal est contaminé et décède, l'éleveur doit le faire enregistrer et l'emmener au centre d'équarrissage. Il doit payer une taxe", souligne l'enquêtrice.
Jeter des animaux est totalement interdit dans quelques lieux que ce soit. Les éleveurs disposent de deux jours pour les faire enlever par le service ou la société désignée par la préfecture avant de procéder à leur destruction, contre une participation aux frais.
En cas de doute d'une contamination, l'analyse FCO effectuée par un vétérinaire pour confirmer que l'animal est malade est prise en charge par l'Etat, tout comme celle de la MHE (maladie hémorragique épizootique) qui touche aussi également durement les éleveurs ariégeois. C'est ce que stipule un document édité par la chambre d'agriculture ariégeoise le 22 juillet dernier sur son site internet.
75 000 brebis seraient mortes de la FCO en Ariège selon une information de la directrice de la chambre d'agriculture des Pyrénénes orientales, l'un des trois départements les plus touchés, livrée à l'AFP, reprise par Nice matin.
L'association espère que toute la lumière sera faite au cours de l'enquête.
"On dit stop, on se bat pour les animaux. Le respect de l'animal qui doit être pris compte. Il faut que la justice fasse son travail, qu'elle bouge. On a eu trop de cas où les agriculteurs s'en sont sortis", pointe Amandine Méline.