Fièvre catarrhale : des mesures de soutien psychologique prévues dans les Pyrénées-Orientales et l'Aude, où les éleveurs souffrent le plus de la crise

La Mutualité Sociale Agricole (MSA) envisage la mise en place de dispositifs d'accompagnement psychologique spécifique pour les éleveurs des Pyrénées-Orientales et de l'Aude, où 30 à 50% des troupeaux ovins et caprins ont été emportés par la fièvre catarrhale au cours de l'été 2024.

En France, l'apparition d'un nouveau variant de la fièvre catarrhale agite le gouvernement et la presse, depuis le début du mois d'août. La présence du "stéréotype 3" de cette maladie dite "de la langue bleue", inoffensive pour l'homme mais dévastatrice pour les troupeaux de chèvres et de moutons, a été signalée dans le nord de la France.

Mais dans le sud du pays, les éleveurs souffrent des formes classiques de la fièvre catarrhale (stéréotypes 4 et 8), qui se transmet via des moucherons culicoïdes. Et ce, depuis le début de l'été.

Sollicitée par France 3, la sécurité sociale agricole (MSA Grand-Sud) confirme envisage des dispositifs d'accompagnement psychologique spécifiques pour les éleveurs des Pyrénées-Orientales et de l'Aude.

Soutien renforcé après les estives

Suspension des prélèvements, aide au répit, ligne d'écoute "Agriécoute" : "de nombreux dispositifs d’accompagnement sont déjà en place", précise le référent mal-être de la MSA Grand-Sud, Arnaud Marty.

Avec l'aide de ses partenaires, l'organisme envisage "un accompagnement spécifique à la fin des estives, au moment où les éleveurs en auront le plus besoin".

C'est lors de leur retour en étable et face aux pertes de leur bétail, que les éleveurs auront besoin d'un soutien psychologique fort.

Arnaud Marty, référent mal-être de la MSA Grand-Sud

Ce soutien pourrait prendre la forme d'accompagnements psychologiques collectifs ou d'une cellule d'écoute dédiée, précisent encore les services de la MSA.

L'Occitanie durement touchée

Des mesures plus que bienvenues en Occitanie. Après quinze ans d'absence, la fièvre a durement frappé la région cet été, en commençant par le Haut-Vallespir, à proximité de la frontière espagnole. 

Ca nous est tombé dessus comme une météorite. 95% de nos troupeaux ont été touchés. Nos éleveurs essuient 20 à 60% de pertes. Ils voient des brebis mourir tous les jours.

Thomas Ribes, président du syndicat agricole du Vallespir

Des milliers de bêtes ont déjà péri

Le virus a déjà emporté 4000 bêtes dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude et l'Ariège, a estimé la directrice de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales Myriam Cormary auprès de l'AFP (Agence France Presse), le 9 août. À titre indicatif, ces trois départements comptent environ 130000 chèvres.

Selon les données des Directions départementales de la protection des populations (DDPP) concernées, 130 foyers ont été recensés dans les Pyrénées-Orientales, 40 dans l'Aude.

Et la maladie continue de se propager. Le Tarn enregistre à présent 25 foyers, selon le décompte de France 3 Occitanie ce mardi 13 août.

Dans les Pyrénées-Orientales, l'ensemble des bêtes ont été vaccinées, précise Thomas Ribes. "La maladie est toujours présente mais elle va commencer à reculer".

Priorité à la lutte contre le stéréotype 3

Pourtant, les agriculteurs du sud de la France ne sont pas la priorité des autorités. L'attention se porte en effet pour l'instant sur le stéréotype 3, cette nouvelle forme du virus auquel les élevages français n'ont encore jamais été confrontés.

Un vaccin à la charge des éleveurs du sud

Dimanche, l'Etat a annoncé fournir gratuitement 6,4 millions de doses de vaccins contre le stéréotype 3. Mais la vaccination des bêtes contre les stéréotypes 4 et 8 reste, elle, à la charge des éleveurs dans le sud de la France.

"Ça serait bien si elle était couverte", rebondit Thomas Ribes. Il compte également négocier des aides au renouvellement d'exploitation, pour permettre aux éleveurs de racheter des bêtes et de ne pas mettre la clef sous la porte.

Les bovins sont aussi en danger

Si la maladie est beaucoup moins mortelle chez les vaches que les chez les chèvres ou les moutons, elle entraîne un risque d'avortement ou de malformation des fœtus de veaux. C'est ce qu'expliquait craindre l'éleveuse Liên Favard, au micro de notre journaliste Laura-Laure Galy, le 15 juillet :  

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Les éleveurs du Vallespir, durement frappés par la fièvre catarrhale en été 2024. ©Laura-Laure Galy - France Télévisions

Les éleveurs ovins et caprins d'Occitanie ne seront donc peut-être pas les seuls à bénéficier des cellules de soutien psychologique financées par la MSA. Car on l'aura compris, la maladie affecte aussi les bovins.

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