Les premiers cas de fièvre catarrhale ovine (FCO) ont été détectés en Ariège. D'après la chambre d'agriculture, le nombre de foyers confirmés augmente exponentiellement en ce mois d'août 2024. Même les estives sont concernées. Patrick Ferrié est éleveur à Nalzen. Il a accepté de témoigner.
Après l'Aude et les Pyrénées-Orientales, c'est en Ariège que la fièvre catarrhale ovine (FCO) aussi appelée maladie de la langue bleue, fait son retour. Déjà plus de 160 élevages sont touchés dans le département. Un virus déjà apparu en 2008 et causé par la piqûre d’un moucheron, plus présent sur nos territoires avec le réchauffement climatique. En vidéo, le reportage de Justine Salles et Marie Hollender.
Patrick Ferrié est éleveur d’ovins depuis 40 ans. Ces derniers jours, dix de ses bêtes sont mortes de la FCO. "Ça a commencé aux alentours du 10 juillet, les premiers cas sur des béliers, ils sont tous morts je n’ai pas pu les sauver. Il y a une vingtaine de souches, ça va être compliqué de vacciner pour toutes les souches. Il faut espérer que le fait d’avoir vacciné pour le 4 et le 8 comme c’est le cas actuellement pour nos troupeaux joue pour une certaine immunité".
La FCO, virus aussi appelé la "maladie de la langue bleue", est transmise par la piqûre d’un moucheron originaire d’Afrique et d’Espagne. Apparue en France en 2008, elle est de plus en plus présente avec le réchauffement climatique.
Le vaccin seule alternative
"On a une particularité sur cette maladie : elle fait une congestion de toutes les muqueuses : nez bouche, langue et ça crée même des ulcérations, explique Emilie Gusse, vétérinaire à Saint-Girons. La seule arme à notre disposition, c'est le vaccin qu’on va faire avant que les animaux soient malades".
Le virus viendrait de l’est de l’Ariège ; récemment, les Pyrénées-Orientales et l’Aude ont été fortement touchés. "C’est une progression très rapide ! constate Nicolas Delmas, éleveur et vice-président de la chambre d’agriculture de l’Ariège en charge de l’élevage. La dernière semaine de juillet 88-89 cas, la semaine dernière 160... donc en une semaine, on a doublé le nombre de cas".
Si elle est plus foudroyante pour les ovins, la maladie touche aussi les bovins. Une source d’inquiétude pour les 1.500 éleveurs ariégeois qui craignent une deuxième vague, attendue à l’automne.
Apparition du sérotype 3 dans le nord de la France
Face à cette maladie, la chambre d'agriculture conseille de vacciner, y compris les broutards (jeune bovin ou un jeune ovin de race à viande, qui se nourrit de lait maternel et d'herbe), faire faire une analyse PCR au vétérinaire en cas de suspicion et désinsectiser, car cela peut contribuer à limiter la transmission de la maladie.
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Elle propose également un accompagnement aux éleveurs dont le troupeau est touché par la maladie ou qui sont inquiets de voir la situation arriver et qui se trouvent en situation de stress, de découragement ou de mal-être. Elle leur conseille de ne pas hésiter à appeler Agri’Ecoute, 7 jours sur 7 et 24h sur 24 au 09.69.39.29.19.
La crainte est d'autant plus grande qu'un nouveau sérotype, le 3, est apparu dans le nord de la France. Une campagne de vaccination obligatoire dans une zone régulée des Hauts-de-France est lancée afin de vacciner 600.000 ovins.