Fièvre catarrhale ovine : un vaccin gratuit arrive pour les éleveurs des Hauts-de-France

Une campagne de vaccination est lancée cette semaine face à la menace du sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine en France. Les éleveurs concernés devront passer commande auprès d'un vétérinaire sanitaire, qui recevra le vaccin "à partir du 14 août" et pourront l'administrer eux-mêmes.

Depuis son apparition aux Pays-Bas en octobre 2023, le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO) a provoqué des perturbations significatives dans les élevages infectés.

La maladie s'est propagée au nord de la Belgique et à l'ouest de l'Allemagne, ce qui a suscité de vives préoccupations chez les éleveurs des Hauts-de-France.

Fin juillet, avec la forte activité des insectes vecteurs, plusieurs foyers ont été détectés, notamment deux à proximité de la frontière franco-belge. En réponse, une "zone régulée" a été établie dans le nord de la France dès le 2 août.

5 300 communes françaises sont concernées. Les départements de l’Aisne et du Nord font partie de la zone régulée, ainsi qu’une bonne partie de l’Oise de la Somme et du Pas-de-Calais.  

Le ministère dit avoir anticipé la situation en passant une commande de vaccins dès le 5 juillet auprès de deux laboratoires ayant demandé une autorisation d'utilisation en France.

4,6 millions de doses de vaccin

Actuellement, 600 000 doses du vaccin Bultavo 3, développé par Boehringer Ingelheim, et 4 millions de doses de Bluevac 3, produit par CZV, sont disponibles. Ces vaccins ont reçu une autorisation temporaire d'utilisation (ATU) par l'Agence nationale du médicament vétérinaire de l'ANSES le 25 juillet. La vaccination est volontaire et les vaccins sont mis à disposition gratuitement.

Pour les ovins, une seule dose de Bultavo 3 est nécessaire, avec une immunité installée trois semaines après l'injection.  

Pour les bovins, le Bluevac 3 nécessite deux doses administrées à trois semaines d'intervalle, avec une immunité atteinte 21 jours après la seconde injection. 

La première livraison de vaccins devait avoir lieu lundi 5 août, une seconde à la fin du mois. Les éleveurs devront se tourner vers un vétérinaire sanitaire. Celui-ci sera en charge d'effectuer la commande.

Des mesures strictes

Depuis l’instauration de la zone régulée, les éleveurs doivent soumettre leurs animaux à des mesures de désinsectisation et de dépistage pour sortir leurs bêtes de la zone, pour participer à des foires-exposition ou pour les vendre par exemple. 

Emmanuel Fontaine, éleveur à Barisis-aux-Bois dans l'Aisne, que nous avons interviewé avant l'annonce de l'arrivée de ce vaccin nous décrivait l'ampleur du travail supplémentaire : "Pour traiter tout mon cheptel, dispersé en plusieurs lots, il me faudra 350 euros de produits et quatre heures de travail. Et encore, j'ai un petit troupeau ! Pour mes collègues qui ont 600 brebis, ça prend la journée de travail."

Cette opération doit être renouvelée tous les quinze jours pour éviter l'infestation par les culicoïdes, petits moucherons vecteurs du virus. L'éleveur disait attendre avec impatience l'arrivée du vaccin pour le sérotype 3.

La FCO, bien que non transmissible à l'homme, peut provoquer des symptômes sévères chez les ruminants, pouvant aller jusqu'à la mort.   

Cette campagne de vaccination et de désinsectisation vise à protéger les élevages français et à prévenir la propagation du sérotype 3 de la FCO dans le pays. 

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