Un nouveau sérotype de fièvre catarrhale, une maladie qui touche les bovins, les caprins et les ovins, a été détecté en Belgique, à proximité de la frontière française. Par mesure de précaution, le ministère de l'Agriculture impose aux éleveurs installés dans un rayon de 150 km des restrictions de mouvement pour leurs bêtes.
Cette maladie n'affecte pas l'homme, mais peut faire beaucoup de mal aux bœufs, aux moutons ou aux chèvres. La "maladie de la langue bleue", ou fièvre catarrhale ovine (FCO), peut provoquer chez ces bêtes de la fièvre, des troubles respiratoires, des œdèmes, ou encore une cyanose de la langue, qui lui donne une coloration bleutée. Elle peut aussi être asymptomatique.
Une nouvelle souche encore non-présente en France
Venue des zones subtropicales, la maladie est présente en France continentale depuis près de 20 ans. Ces dernières années, on trouvait dans le pays deux sérotypes, c'est-à-dire deux souches de ce virus : le BTV8 et le BTV4. Mais en fin d'année 2023, un nouveau sérotype jusqu'ici non-présent en Europe, a provoqué une épizootie (l'équivalent d'une épidémie, mais pour les animaux) aux Pays-Bas.
Fin juillet 2024, des foyers de BTV3 ont été détectés dans la ville belge de Chimay, située à la frontière avec la France. "La progression de cette maladie vers le sud de la Belgique s’est accentuée depuis une semaine", précise le ministère de l'Agriculture dans un communiqué le 31 juillet.
Communiqué 📢| Fièvre catarrhale ovine (FCO) : de nouvelles mesures engagées face à la confirmation au sud de la Belgique de foyers d’un sérotype non présent en France ⤵️https://t.co/ykTkn8aNm3
— Ministère Agriculture et Souveraineté alimentaire (@Agri_Gouv) July 31, 2024
Plus de 5 000 communes en "zone régulée"
Or, si aucune bête française ne semble affectée pour le moment, la présence de cette souche près de la frontière indique la présence de l'insecte vecteur de la maladie dans le secteur. Car le virus est transmis par une espèce de moucheron piqueur, le culicoïde. Et le vent peut "porter ces insectes sur plusieurs dizaines de kilomètres", souligne le ministère. Conformément à la règlementation, les autorités ont donc annoncé la mise en place d'une "zone régulée" sur une dizaine de départements du nord et de l'est de la France, dans un périmètre de 150 kilomètres autour du foyer de Chimay.
Dans les Hauts-de-France, la zone comprend les départements du Nord et de l'Aisne, ainsi qu'une bonne partie du Pas-de-Calais, de la Somme et de l'Oise, soit plus de 3 000 communes. Quelque 2 300 communes du Grand-Est et de régions parisiennes sont concernées également.
Désinsectisation et vaccination
Concrètement, toutes les bêtes situées dans cette zone devront "avoir fait l'objet d'un traitement de désinsectisation dans les deux semaines précédant leur départ et avoir obtenu un test de dépistage négatif" pour pouvoir être déplacées vers le reste du territoire national.
"En complément de ces dispositions, par anticipation, le ministère en charge de l'agriculture avait commandé des stocks de vaccins contre la FCO-BTV3. Les modalités de distribution, de prescription et d'administration de ces vaccins feront l'objet de précisions à court terme", précise le ministère. Une donnée importante, non seulement pour limiter la propagation du virus, mais aussi parce que certains pays de l'Union européenne, comme l'Espagne, n'acceptent que les animaux vaccinés.