A Saint-Aubin-sur-Mer (Seine-Maritime), l’histoire se répète : 4 restaurants détruits par des incendies en 10 ans. Existe-t-il une loi des séries ?
Des cendres et des gravats qui jonchent le front de mer… Ce décor apocalyptique n’étonne plus les habitants de Saint-Aubin-sur-Mer. Cette petite station balnéaire de Seine-Maritime a connu 4 incendies de restaurants en 10 ans. Une récurrence qui interroge : qui en veut à ces petits établissements prisés des touristes ?
Le dernier incendie remonte au mois dernier : dans la nuit du 21 au 22 juin 2023, la paillote d’Alban et Lucy Soulay part en fumée. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un incendie criminel.
Des propriétaires qui jettent l'éponge
Les responsables du restaurant viennent de prendre la décision de ne pas rouvrir leur établissement pour cause d’intimidations. Et ça ne serait pas la première fois que cela arrive dans la commune.
Il y a des gens qui se font menacer, qui se font suivre. Un client m’a aussi rapporté une agression. Un autre m’a rapporté qu’il s’était fait suivre en voiture le soir quand il arrivait après 23 h parce que la plage doit être surveillée. Un moment donné les gens vivent dans la peur.
Lucile Soulay, ancienne cogérante "La Paillote".
Mais à Saint- Aubin sur mer, les langues ont du mal à se délier, beaucoup de mal. Et sans preuves, il ne peut pas y avoir de coupables. En attendant, peut-être, de nouveaux indices, les responsables de la paillote se concentrent sur leur autre établissement, à Saint-Valéry en Caux, où le climat est plus serein. Même s’ils restent sur leurs gardes.
"On s’est fait suivre là-bas pourquoi on ne se ferait pas suivre ici ? Vivre en regardant toujours dans le rétroviseur ? On est dans des petits villages, je n’ai pas envie de vivre ma vie comme dans un mauvais film. Encore moins quand ma famille est impliquée aussi " déplore Alban Soulay Ex cogérant "La Paillote"
Des caméras installées en 2024 ?
De son côté, la mairie de Saint-Aubin sur Mer se désole de cette situation. Elle promet des mesures de sécurité.
"On va voir avec le conseil si on peut avoir des aides pour installer des caméras de surveillance. En plus, on n'a pas de police, on est un petit village on n'a pas les moyens de payer une police municipale" explique le maire Joël Deschamps (SE).
Les caméras de surveillance pourraient donc être installées mais pas avant 2024. En attendant, l’enquête se poursuit.