Les Puff, ces cigarettes électroniques jetables aux parfums sucrés envahissent les abords des collèges et lycées. Le phénomène commence à inquiéter les parents et les médecins. Pourtant ces Puff sont interdites à la vente aux mineurs.
C'est un phénomène qui commence à inquiéter les parents d'élèves et les médecins. Les puff, ces cigarettes électroniques jetables aux parfums sucrés prolifèrent aux abords des collèges et lycées. Les adolescents sont de plus en plus consommateurs de ces cigarettes qui proposent des goûts sucrés, comme la banane ou le bubble-gum. À la sortie des établissements scolaires en Normandie, ils sont nombreux a vapoter.
J'ai commencé à fumer avec des cigarettes très jeune et pour arrêter, je suis passé à la cigarette électronique. Sans effet. Aujourd'hui c'est les jeunes de 14/15 ans qui fument la cigarette électronique jetable. C'est pas bien mais c'est très facile de s'en procurer.
ErnestLycéen dieppois
La Puff ( bouffée) est arrivée sur le marché français très récemment, en 2021. Depuis elle fait un tabac auprès des 13-16 ans. Selon une enquête de l'institut de sondage BVA pour l'Alliance contre le tabac (ACT-Alliance) auprès des jeunes, 13% d'entre eux ont déjà testé la Puff et 9% indiquent en avoir déjà acheté. Parmi les adolescents utilisant la Puff, 28% affirme avoir commencé leur initiation à la nicotine à travers ce produit. Toujours dans cette enquête, un jeune sur dix affirme avoir déjà achetée cette cigarette électronique, alors qu'elle est interdite à la vente aux mineurs.
Qu'est ce que la Puff ?
Il s'agit d'une cigarette électronique jetable, à usage unique, vendue selon les modèles entre 6 et 12 euros. Si elle est interdite à la vente pour les mineurs, elle est disponible pour les adultes dans les bureaux de tabac et dans certains magasins spécialisés.
La cigarette électronique jetable attire les jeunes mais si on tient bien sa boutique, on leur dit que c'est destiné aux adultes et ils n'insistent pas. Cela dit, si un mineur veut acheter ce type de produit, il y a arrive souvent, soit en venant avec ses parents, soit en demandant à un adulte de l'acheter à sa place.
Jérôme HérouxPatron d'une boutique de cigarettes électroniques à Dieppe (76)
Les jeunes peuvent aussi trouver ces cigarettes électroniques dans certaines chaines de magasins grand public ou même sur internet. Des adolescents attirés par les parfums doux et fruités de la Puff, ce qui la rend très addictive. Dans l'enquête publiée par l'ACT-Alliance contre le tabac, 61% des jeunes interrogés affirment que la Puff permet de découvrir des goûts originaux et que cela représente le premier argument les poussant à tester le produit.
Est-elle dangereuse pour la santé ?
Le Président de l'ACT-Alliance contre le cancer, Loïc Josseran, médecin et chercheur en santé publique est catégorique. "Les fabricants n'ont jamais eu l'intention de faire de la Puff un outil de sevrage mais bien un moyen de transformer nos jeunes en fumeur de demain par le biais de ce nouveau produit de la nicotine hautement addictif." Selon l'ACT, la Puff contient des sels de nicotine et donc augmente les risques de développer une inflammation des voies respiratoires. Si la Puff est "facile" à acheter, elle est aussi facile à jeter. D'un usage unique, sa prolifération peut avoir un impact sur l'environnement. Certains craignent que ces mini-cigarettes électroniques, qui sont composées de plastique et d'une batterie non amovible au lithium, ne viennent s'ajouter aux mégots jetés dans la nature.