Pourquoi l'interdiction des puffs, ces e-cigarettes aux goûts sucrés, ne fait pas l'unanimité

L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité une proposition de loi visant à interdire les puffs. Ces cigarettes électroniques jetables, prisées des adolescents, sont en effet accusées de représenter une porte d'entrée vers le tabagisme. Mais leur retrait du marché ne fait pas l'unanimité parmi les buralistes et leurs clients.

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Parfum mangue, fraise ou menthe, colorées, les puffs ont la cote depuis des années. En particulier chez les adolescents. Lundi 4 décembre dernier, les députés ont ainsi voté leur interdiction. C'est désormais au Sénat puis à la Commission européenne de se prononcer.

A Dieppe, nous sommes allés interroger buralistes, clients et lycéens qui s'interrogent sur cette décision.

durée de la vidéo : 00h01mn35s
Interdiction des puffs : les clients dubitatifs. ©G. Archiapati et C. Heudes / France 3 Normandie

Reportage de G. Archiapati et A. Mouchard 

Une aide pour le sevrage tabagique ?

Tous les puffs ne seront pas interdits à la vente... Pourvu qu'ils soient rechargeables. Alors dans les bureaux de tabac, si les étals ont déjà été bien vidés, d'autres alternatives continuent d'être mises en vente. Jérôme Heroux, gérant de "A toutes vapeurs" à Dieppe, propose d'ors et déjà des puffs réutilisables. "Les batteries, on les garde, et on rachète simplement les cartouches pour la saveur", explique-t-il.

On ne commande plus que des puffs rechargeables. Tout ce qu'il nous restait en puffs jetables, on est en déstockage pour liquider les stocks.

Jérôme Heroux

à France 3 Normandie

Certains professionnels avouent même regretter cette future interdiction de vente, comme Sylvie Lemaréchal, gérante du "Tabac du Casino". Car si cette cigarette électronique suscite nombre de controverses, elle peut constituer une véritable alternative au tabac : "Il y a des gens qui essaient de se sevrer du tabac et de temps à autres, prennent une puff", relève la commerçante.

"Faciliter la contrebande"

Du côté des utilisateurs, un même écho : l'interdiction des puffs jetables serait inefficace... Car il existerait déjà d'autres moyens de s'en procurer facilement. Ydryss Folatre nous montre son téléphone. Et confirme : "j'ai au moins 20 comptes Snapchat que je peux ajouter, là, maintenant, pour avoir une puff dans dix minutes !"

Ydryss estime même que l'interdiction risque d'ouvrir un nouveau marché parallèle : "à part faciliter la contrebande, ça ne va rien changer du tout !"

Le texte proposé pour interdire les puffs jetables doit désormais être voté par le Sénat et obtenir l'aval de la Commission européenne. S'il est voté, il pourrait être mis en oeuvre d'ici à la fin de l'été 2024.

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