Le constructeur automobile a confirmé la suppression de 4600 emplois en France. L'usine de Dieppe n'est pas concernée mais elle obtient un sursis de trois ans. 
 

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Le constructeur automobile français Renault a confirmé ce vendredi matin (29 mai) qu'il va supprimer 15.000 emplois dans le monde, dont 4600 en France, dans le cadre d'un plan d'économie de 2 milliards d'euros sur trois ans. L'usine de Dieppe ne sera finalement pas concernée mais elle obtient un sursis de trois ans.Sa pérennité dépendra d'une éventuelle reconversion.

C'est un soulagement pour les 400 employés de l'usine qui avaient appris par la presse que leur emploi pourrait être menacé. Depuis, le soutien à la marque dieppoise s'exprime et s'amplifie. 
Après les réactions des syndicats de l'usine dieppoise, les clubs Alpine, dont AAA (l'Association des Anciens d'Alpine) avaient reçu des dizaines de témoignages inquiets. Des pétitions avaient également connu un grand succès en quelques jours pour défendre cette marque créée au milieu des années 50 par Jean Rédélé.

Quant à l'usine, spécialisée dans le haut de gamme et les petites séries au sein du groupe Renault, elle est fait partie du patrimoine de Dieppe et représente, avec les sous-traitants locaux, un moteur de l'économie dieppoise et de l'emploi pour 400 familles.

On a eu un renouvellement de génération, une transmission de savoir-faire avec de nombreux jeunes, à tous les niveaux de qualification qui travaillent maintenant sur ce site. Pour la ville, pour le territoire, c'est extrêmement positif d'avoir des ouvriers qualifiés, des cadres,  des maîtrises,  des ingénieurs qualifiés qui sont sur notre territoire, parce que c'est aussi ça l'avenir de l'industrie.
- Nicolas Langlois, maire (PCF) de Dieppe le 28 mai 2020  

 
VIDEO : le reportage de Grégory Archipati et Judikaelle Rousseau (Montage : Xavier Robert)

"Soulagés, mais à moitié"

Du côté des syndicats, les réactions sont mitigées : "C'est un surcis, on est soulagés parce qu'on a trois ans devant nous mais après on nous parle de l'arrêt de la 110", nous confie Dominique Seraffin, secrétaire du CSE et syndicaliste CFDT. "Il va falloir continuer à se battre pour l'usine de Dieppe. On a toujours l'épée de Damocles au-dessus de la têteMais pendant ce temps là on va pouvoir réfléchir avec un certain nombre de partenaires pour amener de l'acitivité sur le site"

Je suis soulagé qu'en partie parce qu'il y a quand même 4500 personnes en France qui vont perdre leur emploi. C'est 4500 foyers pénalisés par Renault. Ce n'est pas normal que l'on passe de numéro un mondial en ventes l'année dernière à un plan de suppressions de postes juste après.
Dominique S, raffin secrétaire du CSE et syndicaliste CFDT



De son côté, le député de Seine-Maritime Sébastien Jumel se félicite de la nouvelle :

Nous allons travailler à ce que l'aventure Alpine qui n'existe pas sans Dieppe trouve une route d'avenir. Il y a urgence à produire en France et les 4600 suppressions d'emplois chez Renault en France ne sont pas un programme.

"Un symbole de la renaissance industrielle"

Le 14 décembre 2017 Carlos Ghosn, alors PDG de Renault-Nissan et Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, lançaient officiellement à l'usine de Dieppe la production de l'A110. Un usine qui avait bénéficié de plus de 30 millions d'euros d'investissement.  
VIDEO : le reportage de Gille Lefèvre et Bruno Belamri 
 

"Evitons un un nouveau Vilvoorde"

Trois ans après la venue du ministre  Le Maire à Dieppe, le député (PCF) de Dieppe, Sébastien Jumel interpelle le gouvernement et le président de la République et  rappelle la spécificité de l'usine Alpine : "une usine modèle. Evitons le désastre économique, social, le renoncement, un nouveau Vilvoorde"
 
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