Une deuxième fissure sur le site nucléaire de Penly a été observée ce jeudi 9 mars, seulement deux jours après la révélation d'une première "proche de mener à une fuite". Ce nouveau dégât est moins inquiétant mais tout de même pris au sérieux par les équipes sur place.
Deux fissures en deux jours. Le constat au jeudi 9 mars peut effrayer sur le site de la centrale nucléaire de Penly.
A peine 48 heures après avoir confirmé une fissure de 15 centimètres de longueur et 23 millimètres de profondeur sur le premier réacteur située sur une conduite d'urgence servant à inonder d'eau le réacteur en cas d'accident nucléaire. C'est le deuxième réacteur qui est cette fois concerné. Les dégâts sont moins importants. Environ 6 cm de long, représentant moins de 10 % de la circonférence, pour une profondeur maximale de 12 mm.
Un problème dû à une "fatigue thermique"
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a publié une note jeudi soir pour indiquer la présence de cette fissure. Elle y explique la raison : un phénomène de "fatigue thermique" sur une soudure d’une tuyauterie de secours. Pas de phénomène de corrosion mais de variation de températures qui serait donc à l'origine de cette nouvelle fissure. Malgré tout, Julien Collet, directeur général adjoint de l'ASN tient à alerter. "Ce n'est pas anodin, il s'agit d'une profondeur non négligeable".
C'est un nouveau revers pour les centrales nucléaires françaises. Cette semaine également, une autre fissure a été constatée sur le réacteur 3 de la centrale de Cattenom (Moselle). EDF doit remettre à l'ASN une stratégie de contrôle révisée dans les prochains jours. Au total, l'électricien français va devoir vérifier 200 soudures dans l'ensemble de son parc, selon l'ASN. De quoi provoquer potentiellement des arrêts prolongés de réacteurs et soulever des incertitudes sur la production nucléaire en 2023.