VIDÉO. Mobilisation nationale chez Auchan : à Dieppe, 130 salariés réclament des augmentations de salaires

Chez Auchan, les syndicats ont appelé à une mobilisation nationale vendredi 22 mars. Ils dénoncent la baisse du pouvoir d'achat des salariés du groupe et réclament l'indexation de leur salaire sur l'inflation. Alors que, rappellent-ils, le géant de la grande distribution appartient à la famille Mulliez, l'une des plus grosses fortunes de France.

C'est un appel national qui a été largement suivi à Dieppe (Seine-Maritime). Alors que les premiers clients passent les portes de l'hypermarché du Belvédère, ce matin, 130 salariés, eux, en sortent : ils débrayent deux heures durant en réponse à l'appel de l'intersyndicale. Un coup de pression à destination de la direction du groupe, qui se poursuit cet après-midi.

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Mobilisation nationale chez Auchan : à Dieppe, 130 salariés réclament l'augmentation des salaires. ©France 3 Normandie

Ras-le-bol généralisé

Gérard Bellevallée commence tous les jours à 5h du matin. Boucher, il gagne 1 500 euros nets par mois. Un maigre salaire qui l'oblige à cumuler deux emplois. 

Je suis rentré en 1997, on avait entre 13 et 14 mois de salaires avec les primes. Là, on a juste nos 12 mois et quelques primes de temps en temps, mais qui ne font largement pas un mois de salaire.

Gérard Bellevallée, salarié chez Auchan

Comme lui, les salariés n'en peuvent plus. La fortune du groupement familial Mulliez, propriétaire de dizaines d'enseignes parmi lesquelles Decathlon, Flunch, Leroy-Merlin et bien sûr Auchan, leur apparaît comme un pied de nez. D'autant que la direction refuse d'indexer les salaires des employés sur l'inflation.

"Si nous on n'est pas là aujourd'hui, il n'y a pas de direction chez Auchan. Ils ont fait leur fortune sur le dos des salariés, donc maintenant c'est normal que cette fortune-là soit rendue ou partagée", estime Ludovic Barbier, délégué syndical CFDT.

Des conditions de travail dégradées

Autre grief : celui des conditions de travail toujours plus difficiles. "On va nous imposer des dimanches, des fériés, les congés payés qui ne seront pas pris sur la période seront perdus, des semaines à 44h...", liste Yaële Aubert, déléguée syndicale FO.

Sébastien Jumel, député PCF de Seine-Maritime, est venu soutenir le mouvement avec plusieurs autres élus locaux. "La demande faite par les organisations syndicales, c'est qu'au moins, les salaires suivent le niveau de l'inflation. Ce n'est pas l'aumône, ce n'est pas le paradis, mais au moins qu'on ne perde pas de pouvoir d'achat quand on bosse, quand on se lève le matin, qu'on apporte sa force de travail !", plaide-t-il.

Reconnaître le travail, rémunérer correctement le travail, c'est évidemment une revendication légitime.

Sébastien Jumel

Député (PCF) de Seine-Maritime

S'ils ne sont pas entendus par la direction, les syndicats prévoient une nouvelle grève à l'échelle nationale dès vendredi 29 mars prochain. Ils comptent sur l'effet boomerang d'une des périodes les plus importantes de l'année pour la grande distribution : le week-end de Pâques.

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