Vie après la mort : comment la médium Anne Tuffigo perçoit les signes des défunts

Anne Tuffigo est medium. Un métier qui intrigue. Loin des clichés, elle évoque son métier avec humour et humilité.  Cet ancien professeur de français a grandi à Dieppe et sera ce week-end à Villers-sur-mer pour donner des conférences et dédicacer son livre

Anne Tuffigo a grandi à Dieppe, rue Montigny. Issue d'une famille modeste, la jolie blondinette au chignon bien serré caressait, petite fille, un rêve : devenir danseuse. Le destin en décidera autrement. Elle est aujourd'hui l'une des mediums les plus célèbres de France.

Depuis 11 ans, la normande donne des consultations privées à son cabinet parisien. Elle fait aussi bénévolement des séances de mediumnité publique auprès d'associations d'aide au deuil. Car être medium, c'est avant tout "percevoir les défunts".  Pour Anne, "la mort n'est pas la fin de la vie. Le corps est une enveloppe terrestre, et chacun poursuit son chemin dans l'au-delà." 

La dieppoise a huit ans lorsque Reine, sa grand-mère, décédée depuis plusieurs années et qu'elle n'a jamais connue, lui apparaît régulièrement au pied de son lit à la nuit tombée.

Extrait de " Ces âmes qui guident nos pas", chez Flammarion : 


" Mais que me veut-elle ? Pourquoi me terrifier tous les soirs, et que puis-je faire du haut de mes huit ans? ( ...)
Je lui chuchote : 
-Pourquoi viens-tu me voir sans cesse?
-Parce que tu peux nous voir...
Aucun son n'a empli la pièce, et pourtant sa réponse résonne dans toute ma boîte crânienne."


Dans son ouvrage, Anne Tuffigo raconte son parcours atypique, à travers sa vie, et des témoignages du quotidien. 
Elle affirme qu'elle n'a rien choisi et qu'elle a même longtemps laissé volontairement ses visions de côté.

"J'étais effrayée. Ce n'est pas du tout mon univers, ni mon éducation, ma famille ne croit absolument en rien. J'ai dû mettre des mots, toute seule, sur ces apparitions et ces visions. Mes premiers questionnements ont été : suis-je folle ? ai-je un problème grave au niveau psychologique ? Ca m'a taraudée un moment. J'ai mis quasiment 30 ans avant d'en parler officiellement. Plus j'avais de questions sur ce que je voyais et je ressentais, plus je m'efforçais d'avoir un parcours le plus classique possible. Ca a été assez lourd à vivre, il ne faut pas se mentir. "

Anne devient donc professeur de français, après des études à la Sorbonne. Jusqu'en 2004. Cette année là, sa mère meurt brutalement. Anne n'a que 26 ans. Ce drame agit comme un cataclysme. Elle décide de quitter l'éducation nationale pour devenir medium :

" Toutes ces intuitions, ces prémonitions, appartenaient à un registre que je ne connaissais pas, mais quand ma mère est morte, je savais que si c'était elle qui m'envoyait des signes, ce serait une preuve tangible pour moi. 
J'ai compris que les signes de l'au-delà étaient des cadeaux précieux pour cheminer dans son deuil, ça répondait à mes questions spirituelles depuis longtemps. J'ai compris aussi qu'une porte s'ouvrait, mais quand on ouvre une porte, il faut savoir en fermer une autre. J'ai dû faire un choix et arrêter d'enseigner. Je suis rentrée dans une nouvelle dynamique de vie."

 

5 questions posées à Anne Tuffigo sur la mediumnité :

 
  • Comment percevez-vous les messages des morts ?


Mes cinq sens fonctionnent, ils sont au service du plan invisible. je peux voir un défunt visuellement, je peux le visualiser à une période de sa vie, tel qu'il peut m'apparaitre, je peux l'entendre aussi. Lorsque je suis en séance avec un consultant, le défunt va intervenir, commenter, c'est un dialogue à 3, en fait... Je retranscris mot pour mot ce que j'entends. Ca peut être aussi une odeur, ou une sensation : je vais sentir qu'on me frôle l'épaule par exemple. Je considère cela comme un outil car 
avant, ça arrivait de façon assez sauvage, je ne controlais pas le flux, j'ai affiné au fur et à mesure mon instrument.
J'ai aussi établi au fil du temps un nouveau mode de communication avec les désincarnés. Maintenant, à travers un image ou un symbole, je sais exactement ce qu'ils veulent me dire. C'est comme si j'avais appris une nouvelle langue étrangère, que je serais capable de retranscrire à mes consultants.

 
  • Est-ce que l'on peut parler de don ? 


Je n'aime pas employer ce mot. Quand on parle de don, on a l'impression qu'une petite marraine s'est penchée sur votre berceau et vous a donné un super cadeau. Ce n'est pas du tout ça ! je préfère parler de faculté médiumnique. Une faculté, ça se cultive, ça se travaille.  On a tous des outils de perception intuitive, qu'on développe ou pas, qui peuvent être plus ou moins poussés.
 
  • Que viennent chercher les gens qui vous consultent ?


Majoritairement, parce que j'ai fait ce travail auprès d'associations d'aide au deuil,  j'ai beaucoup de gens qui veulent rentrer en contact avec un défunt. Ils viennent me voir pour recréer un dialogue avec l'être cher, épancher leur peine, ou demander pardon. Mais j'ai aussi des chefs d'entreprise qui ont besoin d'éclairages pour savoir si les décisions qu'il vont prendre sont bonnes... J'ai beaucoup d'exemples très différents.  


 
  • Comment détecter les signes de nos proches décédés quand on n'est pas médium ?


Le monde n'est qu'un support sur lequel les défunts peuvent s'exprimer. On peut réellement avoir plein de signes de leur part. Il faut être attentif, comme lorsqu'on écoute notre petite voix. Laisser place à ça permet que les signes s'impriment et entrent dans notre quotidien. Ce n'est pas que l'apanage des mediums. Les défunts peuvent se servir de tout ce qui est autour de nous pour interagir : les champs électromagnétiques, la télé, la radio, l'électricité, ou une photo qui tombe.
 
  • Quelle est la différence entre un medium et un voyant ?


La voyance suppose un support divinatoire, quel qu'il soit : tarot, pendule, boule de cristal  ou ce que vous voulez !
Moi je n'ai pas besoin de ça. Je me connecte et me concentre différemment. Et puis,  les voyants n'ont pas forcément accès aux défunts, il n'y a pas de travail d'identification des défunts, ils sont plus sur un déploiement de l'avenir pour donner des informations sur la vie des consultants. Moi je vais aussi sur la vie des autres, de ceux que mes consultants ont aimé. 


 
Anne Tuffigo sera en résidence à la villa d'eaux à Villers-sur-mer du samedi 29 juin au dimanche 30 juin. 
Elle donnera une conférence  samedi de 15h à 19h sur :  "Comment décrypter les signes qui nous entourent ?", puis dédicacera son livre.
Elle animera également deux ateliers débats, samedi et dimanche de 10h à 13h, sur le thème "Comment décrypter votre prénom et votre date de naissance pour découvrir vos missions de vie ?"
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