Dimanche 3 mars 2024, environ 500 proches et soutiens se sont rassemblées à Kuala Lumpur pour une "journée du souvenir". Il y a 10 ans, disparaissaient les 239 passagers du vol MH370 dans l’océan indien. Parmi eux, quatre français dont Laurence Wattrelos originaire de Saint-Aubin-sur-Scie, près de Dieppe (Seine-Maritime). La Malaisie s’est dit prête à relancer les recherches abandonnées en 2017.
"Les dix dernières années ont été pour moi une suite ininterrompue de montagnes russes émotionnelles", a déclaré à l'AFP Grace Nathan, une avocate malaisienne de 36 ans dont la mère, Anne Daisy, 56 ans, était à bord de l'avion.
Elle faisait partie de cette foule de 500 personnes venues se recueillir à Kuala Lumpur ce dimanche 3 mars 2024. Une journée du souvenir pour laquelle certains des proches étaient venus de Chine, d'où étaient originaires près des deux tiers des passagers.
Tous réclament au gouvernement malaisien de mener de nouvelles recherches.
Des recherches sur 120 000 km2
Le vol de Malaysia Airlines, un Boeing 777, a disparu des écrans radar le 8 mars 2014, alors qu'il reliait Kuala Lumpur à Pékin. Cet accident demeure l'un des plus grands mystères de l'histoire de l'aviation civile.
Laurence Wattrelos, sa fille, son fils et la petite amie de celui-ci ont disparu dans la tragédie. Laurence Wattrelos était originaire de Saint-Aubin-sur-Scie, près de Dieppe.
Les recherches sous-marines des gouvernements australien, malaisien et chinois ont été suspendues en janvier 2017, les autorités ayant jugé que l'épave ne se trouvait probablement pas dans la zone de recherches de 120 000 km2.
Lorsque la Malaisie avait suspendu les recherches, des experts avaient identifié une autre zone probable de 25 000 km2, mais l'Australie comme la Malaisie avaient jugé que les probabilités d'y retrouver l'avion n'étaient pas suffisantes pour étendre les opérations.
Les annonces du gouvernement malaisien
Répondant à une question sur les recherches de l'avion disparu avec 239 passagers à bord, le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, a déclaré, ce lundi 4 mars 2024, que "s'il y a des preuves convaincantes qu'il faut les relancer, nous serons sans aucun doute heureux de le faire".
"C'est un dossier qui affecte la vie des gens et tout ce qui doit être fait doit être fait", a encore déclaré M. Ibrahim, qui est en visite à Melbourne, en Australie.
Le ministre des Transports malaisien, Anthony Loke, a déclaré à la presse que "la Malaisie est déterminée à retrouver l'avion", précisant que "le coût n'est pas le problème".
Il a indiqué qu'il allait rencontrer des représentants de la société d'exploration marine Ocean Infinity, basée au Texas, qui a mené sans succès de précédentes recherches, afin de discuter d'une nouvelle opération.
Une série documentaire sur ce mystère
Sur la plateforme France.tv, la série documentaire baptisée MH 370, la vérité disparue revient sur ce drame mystérieux.
Réalisée par Benoît Bringer, elle est basée sur une investigation approfondie. Elle recueille les témoignages des proches de victimes dans leur quête de réponses et les récits des enquêteurs, du directeur de l’aviation civile en Malaisie, d’un contrôleur aérien, mari d’une victime, de l’ancien directeur des opérations d’urgence, de Peter Foley, ancien directeur des recherches du MH370, de Joe Hattley, enquêteur de l’Agence australienne de la sécurité des transports, d’explorateurs et de journalistes engagés.
Un documentaire salué par Ghyslain Wattrelos, le mari de Laurence Wattrelos, qui a perdu son épouse, sa fille, son fils et la petite amie de celui-ci dans la tragédie.
En 2017, il avait écrit au président François Hollande pour la reprise des recherches mais également la participation financière de la France à hauteur de 2%, "ce pourcentage correspondant au nombre des passagers de nationalité française présents dans l'avion", avait-il écrit dans sa missive.
Dans son livre "Vol MH370, une vie détournée", écrit avec Gaëlle Legenne aux éditions Flammarion, Ghyslain Wattrelos se livre sur son deuil impossible mais fait part également de ses doutes et ses interrogations autour de l'enquête.
Un livre qu'il a écrit également pour "son seul enfant qui lui reste à qui il doit la vérité".