Le maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie interpelle le gouvernement au sujet de la réforme portuaire et de la fusion des ports du Havre, de Rouen et de Paris : "Sans Rouen et sa Métropole, il n’y a pas d’Axe Seine possible".
Une unité entre les trois ports de Paris, Rouen et Le Havre est l'un des piliers du projet de l'Axe Seine. Un développement économique (et culturel) de la vallée de la Seine entre Paris et la mer qui semble relancé depuis la rentrée de septembre 2020.
Trois ports alliés
Trois ports, Le Havre, Rouen et Paris, qui depuis 2012, sont déjà regroupés au sein d' HAROPA (comme HAvre ROuen et Paris) pour former une alliance dont l'objectif était de former un "système portuaire de dimension européenne dans le domaine de l’industrie, de la logistique et du tourisme au service de ses clients".Objectif atteint puisque HAROPA est devenu le premier système portuaire français avec (en 2019) 90 millions de tonnes de trafic maritime et plus de 25 millions de tonnes de trafic fluvial.
Mais en novembre 2019, le gouvernement (du Premier ministre havrais Edouard Philippe) via le comité interministériel de la mer, a décidé d'intégrer ces trois ports dans une nouvelle structure : un établissement public portuaire unique de la Seine.
Rouen oubliée ?
Ce mercredi après-midi (28 octobre 2020), Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la métropole Rouen Normandie, publiait un communiqué pour réagir à une annonce du ministère de la mer concernant la suite du dossier de la fusion des trois ports de l'Axe Seine :"J’apprends ce matin par voie de presse, que le siège du futur établissement réunissant les ports du Havre, de Rouen et de Paris (HAROPA), ainsi que son futur directeur général auraient été choisis et annoncés par le Gouvernement. Ceci alors qu’aucun projet précis d’organisation, de gouvernance et de répartition des emplois de ce futur établissement n’ait été communiqué"
L'élu rouennais, qui défend les intérêts de son territoire, s'il ne veut pas revenir au temps de la concurrence acharnée qui a opposé pendant des siècles Rouen au Havre, prévient cependant que Rouen compte bien faire entendre sa voix et tenir son rang :
Pour que "Rouen soit respectée" le maire de Rouen a appelé la ministre de la Mer et proposé la tenue d'une réunion (ou d'une visio-conférence) avec le Premier ministre, les ministres concernés et les trois maires du Havre, de Rouen et Paris, "pour échanger sur cet enjeu stratégique, non seulement pour Rouen et sa métropole mais pour notre pays".Il n’est pas question ici de s’engager dans une querelle fratricide entre Le Havre et Rouen ; bien au contraire, je considère que l’avenir du développement durable de la Vallée de la Seine passe par ce couple, ce moteur à deux chambres que constituent la métropole rouennaise et l’agglomération havraise.
Mais je le dis clairement et solennellement : Rouen doit être respectée.
Sans Rouen et sa Métropole, il n’y a pas d’Axe Seine possible."
Nicolas Mayer-Rossignol affirme par ailleurs que qu'il ne soutiendra ce projet de fusion des ports que si les quatre conditions suivantes sont remplies :
"Je demande des engagements fermes et concrets du Gouvernement sur quatre points ":
1. La présidence du futur établissement qui doit revenir à un Rouennais ;
2. Les emplois qui doivent être préservés, confortés et développés sur le site rouennais ;
3. Un plan d’investissements massif pour les infrastructures portuaires rouennaises, en particulier pour favoriser le report modal et la transition écologique ;
4. Une gouvernance suffisamment souple qui inclut les collectivités locales et les acteurs économiques locaux.