Deux jours après le 2nd tour des législatives 2022, la première ministre Élisabeth Borne a remis sa démission au président Emmanuel Macron, qui l'a refusée. Pour rappel, dimanche, la coalition présidentielle a perdu la majorité absolue à l'Assemblée, obtenant une majorité relative.
La Première ministre Élisabeth Borne a remis sa démission au président Emmanuel Macron, ce mardi 21 juin 2022, deux jours après le second tour des élections législatives, qui l'a refusée "afin que le gouvernement puisse demeurer à la tâche et agir en ces jours", a annoncé mardi matin l'Elysée. Le chef de l'Etat va mener "les consultations politiques nécessaires (...) afin d'identifier les solutions constructives envisageables au service des Français", a précisé la présidence, avant une série de rendez-vous avec les chefs de parti mardi et mercredi à l'Elysée.
Pour rappel, la coalition présidentielle a perdu la majorité absolue à l'Assemblée nationale, après les élections législatives du dimanche 19 juin, obtenant une majorité relative. Si Élisabeth Borne a été élue dans la 6e circonscription du Calvados dimanche, elle n'a obtenu, face à son adversaire Noé Gauchard, que 52,5% des voix, dans un secteur qui lui était plutôt favorable.
Une démission traditionnellement acceptée par le président
Il est de tradition après les élections législatives que le chef du gouvernement propose sa démission. Cette démarche revient à une nouvelle légitimation du Premier ministre, aussitôt renommé à son poste par le président. Mardi, Emmanuel Macron a choisi à l'inverse de refuser cette démission rituelle, alors que se profile pour lui un tunnel d'obligations internationales (Conseil européen, G7, sommet de l'Otan) à partir de jeudi.
Élisabeth Borne va réunir l'ensemble du gouvernement à Matignon mardi 22 juin en début d'après-midi, a annoncé son entourage à l'AFP. Parmi les membres du gouvernement attendus rue de Varenne figureront bien la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Amélie de Montchalin, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, et la secrétaire d'Etat à la Mer Justine Bénin, a précisé l'entourage de la Première ministre. Toutes trois battues dimanche au second tour des législatives, elles devront quitter le gouvernement.
Le président, qui a déjeuné lundi avec Élisabeth Borne et les ténors d'Ensemble! Edouard Philippe et François Bayrou, a repris l'initiative face aux risques de blocage de ses réformes à l'Assemblée, en invitant des responsables des partis politiques.
Les responsables de partis reçus à l'Elysée mardi et mercredi
Six d'entre eux seront reçus successivement mardi à l'Elysée : Christian Jacob (LR) à 10 heures, avant Olivier Faure (PS) à 11 heures, François Bayrou (Modem) à 14 heures, Stanislas Guerini (LREM) à 15 heures, Marine Le Pen (RN) à 17 heures 30 et Fabien Roussel (PCF) à 18 heures 30, avant d'autres mercredi comme le chef du parti EELV, Julien Bayou.
"La Première ministre a plaidé pour rester afin d'avoir les outils pour faire face à la situation et aux urgences des Français, ce qu'on ne pouvait pas faire avec un gouvernement démissionnaire et en gestion des affaires courantes", explique-t-on dans son entourage. "Il y a beaucoup de décrets à prendre dans les jours à venir, dont la revalorisation du point d'indice, la deuxième phase de Parcoursup, le bonus/malus auto, la mise en œuvre des mesures urgence de la mission Braun (sur les soins urgents et non programmés, ndlr), les primes à l'apprentissage", précise cette source qui estime qu'on "ne peut pas se permettre d'avoir un gouvernement qui ne gère pas cela."