L'homme que les frères Bogdanoff sont soupçonnés par la justice d'avoir escroqué, a été retrouvé sans vie jeudi 30 août 2018 au pied des falaises d'Etretat (Seine-Maritime). Les enquêteurs privilégient la piste du suicide, a indiqué lundi à l'AFP une source proche du dossier.
"Une enquête a été ouverte pour recherche des causes de la mort, confiée à la brigade de gendarmerie de Fécamp", a précisé cette source à l'AFP, selon laquelle Cyrille P. était connu pour être dépressif.
Les frères Bogdanoff nient tout lien
"A ce stade, aucun lien ne peut être fait entre ce geste et l'affaire d'escroquerie", qui a conduit à la mise en examen, le 21 juin à Paris, des frères Igor et Grichka Bogdanoff.
Connus pour leurs émissions et leurs livres de vulgarisation sur la science et la science-fiction, les jumeaux de 68 ans sont soupçonnés d'"escroquerie et tentative d'escroquerie sur personne vulnérable" sur cet homme, un producteur de spectacles de 49 ans qui bénéficiait d'une mesure de protection de type curatelle ou tutelle.
L'escroquerie porterait sur plusieurs centaines de milliers d'euros, selon une source proche du dossier.
"Accès à aucune information"
"Nous avons été mis au courant de ce drame il y a vingt-quatre heures, a réagi dimanche soir Grichka Bogdanoff auprès de franceinfo, qui a révélé l'information. Nous sommes plongés depuis dans la stupeur et une immense tristesse. (...) . Nous avons perdu l'un et l'autre un ami. "
"Il nous a été totalement impossible de le voir à cause de la procédure qui nous l'interdisait, poursuit-il. Nous n'avions donc accès à aucune information à son sujet."
Les frères "s'indignent d'être encore faussement présentés comme ceux qui aurait abusé de leur ami Cyrille : ils n'ont perçu aucune somme de lui et n'ont jamais tenté de l'escroquer", ont affirmé lundi leurs avocats, Mes Edouard de Lamaze et Éric Morain, dans un communiqué.
Selon eux, les jumeaux avaient noué des liens avec Cyrille P. depuis 2017 autour d'un projet de relance de leur émission télévisée "Temps X".
L'enquête se poursuit malgré le décès
"L'emballement judiciaire a eu pour seule et unique conséquence un emballement médiatique que leur ami ne pouvait supporter dans l'isolement imposé par le contrôle judiciaire", qui interdisait tout contact entre les trois hommes.
Un troisième suspect a été mis en examen en juin dans cet affaire. Le parquet de Paris, qui réclamait le placement en détention de ce dernier et le renforcement du contrôle judiciaire des frères Bogdanoff dont il exigeait une sûreté de 50.000 euros, a été débouté par la cour d'appel le 17 août pour des raisons de procédure, selon l'arrêt consulté par l'AFP.
L'enquête se poursuit malgré le décès du plaignant.