A Fécamp, impossible de passer à côté du palais Bénédictine. Ce gigantesque monument est à l’image de son créateur : surprenant. Retour sur le parcours hors normes d’Alexandre Le Grand, Fécampois au nom prédestiné, qui a inventé la liqueur Bénédictine et l’a fait connaître dans le monde entier.
Alexandre Le Grand, c’est un personnage visionnaire, avec un instinct d’homme d’affaires incroyable. Mais pas un homme d’affaires cynique, froid, calculateur. C’était aussi un rêveur.
Un rêveur dont le destin bascule en 1863. Année où ce négociant en vin, fils d’un armateur fécampois, trouve dans la bibliothèque familiale un vieux grimoire… Dans ce manuscrit du 16ème siècle, signé Don Bernardo Vincelli, se trouve la recette de « l’élixir de santé des moines de l’abbaye de Fécamp ».
Une recette sur laquelle il va s’appuyer pour créer une liqueur, boisson très en vogue en ce 19ème siècle et qu’il va appeler la Bénédictine.
Ecorces de citron, cardamome, thé noir, thym, baies de genièvre, angélique, bourgeons de pin, mélisse, cannelle… ce sont quelques-unes des plantes et épices qui entrent dans la composition de la fameuse liqueur. Mais à ce jour la liste complète des 27 éléments végétaux du moine Vincelli, toujours présents dans la liqueur, demeurent un secret bien gardé.
Un industriel de génie
Le manuscrit est enfermé dans le coffre-fort de la salle des archives du Palais. Au départ, je n’avais pas le droit de le filmer. Et puis une relation de confiance s’est installée… et j’ai pu filmer ce manuscrit qui a une valeur inestimable. Seule restriction : la page de la recette est interdite. Elle doit rester secrète.
Cette histoire de recette trouvée dans un vieux grimoire est-elle réelle ? Ou est-ce une légende soufflée par Alexandre Le Grand lui-même ? C’est là tout le génie de l’homme d’affaires… qui a su construire l’imaginaire de sa liqueur et a même inventé le tourisme industriel pour mieux la mettre en valeur.
Dès les premières années de son entreprise, Alexandre a l’idée visionnaire de permettre au public de visiter la distillerie en pleine activité et de découvrir, dans le silence d’un musée, sa riche collection d’objets religieux. Les bases du futur palais usine de Fécamp sont alors posées. Le palais Bénédictine va ainsi se construire par étapes successives à travers les années.
Le palais Bénédictine
« Versailles industriel », œuvre colossale d’un « grand mégalo de la pub », le palais Bénédictine de Fécamp sera inauguré en 1898, deux ans après la mort de son créateur.
Alexandre Le Grand aura laissé une marque, celle de sa liqueur, connue encore aujourd’hui dans le monde entier (elle est désormais la propriété du groupe Bacardi-Martini France) et une empreinte, celle de son palais, devenu l’emblème de la ville de Fécamp.
REVOIR. "Alexandre Le Grand, l’autre conquérant"
Un documentaire diffusé lundi 1er novembre à 22h50 sur France 3 Normandie.
Réalisation : Thierry Bellaiche
Une coproduction Skopia Films et France Télévisions