Quatre jours après l'éboulement qui a emporté le calvaire des marins, un symbole de Fécamp, les habitants sont toujours sous le choc et font part de leur émotion.
« J’étais sur mon canapé en train de regarder la télé et d’un coup, les vitres ont vibré. J’ai cru que c’était un bateau qui tapait dans le port ou même un tremblement de terre. J’étais loin d’imaginer que la falaise venait de s’écrouler ».
Comme Frédéric Auvray, les riverains sont toujours sous le choc quatre jours après l’effondrement mercredi 22 février 2023 d’un pan de falaise au Cap Fagnet à Fécamp. Après un premier éboulement à la mi-journée, un autre, plus impressionnant, s'était produit dans la soirée vers 21h20. Le phénomène a concerné une surface de 40 mètres de largeur sur 15 mètres de profondeur.
Une icône perdue en contrebas
En se décrochant, la falaise a emporté avec elle le Calvaire des marins, un monument emblématique de la cité maritime. Située sur la Côte de la Vierge, la Croix représentant le Christ est tombée en contrebas. L'icône semble désormais perdue au milieu d’un amas de pierres.
Ce symbole désormais à terre a créé une certaine émotion parmi les habitants de Fécamp. Ce n'est pas la première fois que le calvaire est victime du trait de côte. "La troisième fois au moins", croit savoir un riverain. Mais à chaque fois, c'est le même sentiment "d'effondrement intérieur" comme le dit Daniel Billiaux. Ce marin de formation, installé à Fécamp depuis les années 70, fait part de sa "grande tristesse" devant la chute d'un symbole protecteur que les marins avaient l'habitude de regarder avant de partir en mer vers les bancs. A Fécamp, les enfants de la mer sont aujourd'hui orphelins.
"La calvaire faisait partie de la famille"
"Regardez le vide que ça fait. On s'aperçoit que ça nous manque quand c'est parti", explique-t-il, ému. "Le calvaire faisait partie de la famille. Il avait été reconstruit en 1990, il est tombé en 2023. 33 ans comme le Christ. Il y a quelque chose de symbolique. Mais bon, c'est la nature qui mène, ce n'est pas nous qui menons la nature". Avant d'ajouter : "On va le reconstruire, un peu plus loin forcément mais on va le faire".
Dans le secteur, la stupéfaction et l'émotion ont aussi laissé place à l'inquiétude face à l'inexorable phénomène du recul du trait de côte. "Cela me fait très peur car on peut imaginer que ce genre d'éboulement survient en cas de pluie torrentielle. Or là, il n'en est rien", s'alarme une promeneuse.
Trois maisons désormais inaccessibles
Après l'éboulement, un périmètre se sécurité de 100 mètres a été installé en haut de la falaise. Le chantier d'une maison en construction a été arrêté. Trois maisons qui étaient inoccupées sont désormais inaccessibles. Les routes menant à la falaise ont, elles, été barrées.