Un bateau de la compagnie saoudienne Bahri est depuis mercredi soir devant le port du Havre. Selon le site internet Disclose, qui enquête depuis des mois, des armes françaises pourraient être chargées à bord. Des armes susceptibles de servir dans la guerre meurtrière du royaume au Yémen.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, le "Bahri Yanbu" est toujours arrété, depuis 24h maintenant, au large du Havre, et impossible de savoir s'il va faire escale comme prévu dans le port du Havre, ou pas.
Ce bateau saoudien attendu au Havre depuis mercredi soir pose beaucoup de question depuis les révélations d'une note classée "confidentiel défense" il y a 3 semaines par nos confrères de Disclose.
Selon ce nouveau média d'investigation, des armes "made in France" seraient utilisées dans la guerre au Yemen par l'Arabie Saoudite, notamment contre des civils.
Mercredi matin, sur BFM TV, la ministre Florence Parly a reconnu le chargement et "avoir eu entre les mains" ce rapport confidentiel défense, mais elle a nié avoir toute preuve d'une utilisation de ces armes contre des civils.
Mardi déjà, le député Havrais Jean-Paul Lecoq avait posé une question au gouvernement pour obtenir plus de transparence sur ce chargement et l'utilisation de ces armes.
"Comment comptez-vous prouver aux Français que les armes de fabrication française ne sont pas utilisées à des fins offensives au Yemen en violation du traité sur le commerce des armes ?"
Plusieurs associations se sont mobilisées contre ce contre l'arrivée de ce bateau, et ces ventes d'armes de façon générale, comme Amnesty International, la Ligue havraise des droits de l'homme ou le mouvement de la paix. Une pétition est d'ailleurs en ligne ici.
"Selon l'ONU, le Yemen connait une crise humanitaire catastrophique. 60.000 personnes ont déjà été tuées, et un enfant sur 5 meurt toutes les 5 minutes. On ne pourra pas trouver de solutions qu'avec des armes."
Marie-Claire Jegaden, présidente du mouvement de la paix au Havre