Au Havre (Seine-Maritime), les policiers ont arrêté un jeune homme de 19 ans qui a usé du même mode opératoire sur 11 personnes pour leur voler leur carte bleue avec leur code. Détails.
"C'est une affaire emblématique du développement de ces escroqueries au mode opératoire innovant", décrit le commissaire du Havre, Julien Herbaut.
Vendredi 12 avril 2024, les policiers ont interpellé un jeune homme de 19 ans, un habitant de la région du Havre, qui est soupçonné d'avoir escroqué 11 personnes d'un profil similaire, d'une moyenne d'âge de 70 ans.
Un coursier venait chercher la carte et le code
"Le mis en cause les appelait sur leur téléphone fixe et se faisait passer pour un agent antifraude de leur banque. Il expliquait à la personne au bout du fil qu'elle avait été victime de retraits frauduleux sur son compte et qu'il était urgent de remettre sa carte à un coursier avec son code secret pour faire cesser ces retraits frauduleux", explique le commissaire.
L'escroc faisait alors appel à un complice qui venait chercher la carte avec le code devant chez les victimes. "Ensuite, il retirait de l'argent jusqu'à ce que les personnes s'en rendent compte et fassent opposition", indique le commissaire, qui souligne le travail de fourmi du service local de police judiciaire du Havre dans cette affaire.
11 personnes ont été recensées par la police, pour des faits qui se sont déroulés entre décembre 2023 et avril 2024. "Il y a certainement plus de victimes", souligne Julien Herbaut qui tient à rappeler à tout un chacun de ne jamais communiquer téléphoniquement la moindre information confidentielle. "Et encore moins de donner sa carte avec le code", ajoute-t-il.
En détention provisoire
Le commissaire évoque les conséquences psychologiques de ce type d'escroquerie sur les victimes. "Le mis en cause a fait en sorte d'être rassurant, de les mettre en confiance tout en instaurant un climat de peur, de panique. Il leur disait : 'Il faut faire vite car sinon, les retraits vont continuer'. Cela peut être dévastateur pour les victimes, honteuses d'avoir été escroquées, dans un climat d'insécurité."
Le mis en cause a été déféré samedi 13 avril 2024 devant le parquet du Havre et aurait dû être jugé selon la procédure de la comparution immédiate, lundi 15 avril. Mais le prévenu a demandé un délai pour sa défense. Il sera donc jugé le 13 mai 2024, il a été placé en détention provisoire en attendant le procès.