L'usine Renault va devoir fermer à nouveau ses ateliers, réouverts partiellement le 28 avril. Elle doit reprendre à zéro sa procédure de consultation des instances du personnel et mettre en place des formations liées au risque du Covid-19.
Renault Sandouville au point mort. le juge judiciaire du Havre a rendu sa décision ce 7 mai. Les chaines de carrosserie et montage du véhicule Renault Trafic s'arrêtent à nouveau.Seule la moitié des 1900 salariés avait repris le travail fin avril. Des adaptations pour prévenir la contamination avaient été faites par la direction, des équipements donnés aux salariés.
Le syndicat CGT a saisi le juge au sujet de la procédure de consultation et d'autres points concernant la sécurité du personnel pour le redémarrage de l'usine de Sandouville.
Le juge a estimé que leur requête est légitime :
"Il y a lieu pour faire cesser le trouble manifestement illicite d'ordonner sur le fondement de l'article 835 du code de procédure civile à la Société Renault de suspendre la reprise du travail le temps que cette dernière mette en place toutes les mesures imposées par la réglementation en matière de santé et de sécurité des salariés. "
Reportage de Bénédicte Drouet, montage Alexis Delahaye.
Interview de Karim Berbra, avocat de la CGT de Renault Sandouville
Le point de vue de la direction de Renault
De son côté la direction de Renault, qui estime que l'activité avait repris "dans de bonnes conditions" grâce à "un dialogue social instauré depuis plusieurs semaines", a indiqué à l'Agence France Presse que la "reprise progressive" de ses usines en France "s'effectue dans le cadre social défini par le contrat de solidarité et d'avenir signé avec les organisations syndicales CFDT, CFE-CGC et FO le 2 avril 2020".Le groupe affirme "que la décision du tribunal porte principalement sur des modalités de présentation de l'ensemble des mesures de prévention aux institutions représentatives
du personnel et ne remet pas en cause le référentiel sanitaire défini par Renault".
L'incompréhension des syndicats
De son côté, le syndicat FO du site de Sandouville, le deuxième de l'usine, avoue ne pas comprendre cette décision de justice.
Pour Fabien Gloaguen, délégué syndical FO, les conditions de travail semblaient pourtant suffisantes pour une reprise :
"Nous on craint les répercussions, ça nous freine dans notre élan de reprise qui était bien parti, tout en respectant les barrières sanitaires. Et du coup, on ne sait plus où on va !
En plus de la colère, on craint que cela ne soit préjudiciable pour l'avenir à court terme de Sandouville et pourquoi pas à long terme.
On va appeller chacun à la raison car on ne comprend pas cette décision pour nous totalement infondée, qui ne correspond pas à la réalité du terrain !"