Féminicide au Havre : l’homme poignarde son ex-compagne devant ses enfants

Une jeune femme a été poignardée par son ex-compagnon ce lundi 16 septembre 2019 au Havre. La scène s’est déroulée devant un magasin et devant les enfants du couple.

Vers 13h00 ce lundi 16 septembre 2019, un drame est survenu devant le magasin Leader Price situé rue des Briquetiers au Havre. Un homme a poignardé son ex-compagne devant ses enfants. La victime de 27 ans a été prise en charge par le Samu mais elle est décédée sur place des suites de ses blessures. Les enfants seraient âgés de 2,4 et 6 ans. Très choqués, la fratrie a été hospitalisée en pédiatrie à l'hôpital Jacques Monod.

D’après les premières constatations, ce féminicide survient alors que le couple était en pleine séparation.
Son concubin, né en 1982, a été interpellé peu après les faits. 

Le suspect et la victime sont tous les deux domiciliés dans l'agglomération havraise.
L'enquête a été confiée aux policiers de la sûreté urbaine du Havre. Une cellule psychologique a été mise en place à l'hôtel de police pour accueillir les nombreux témoins du drame.



Une main courante déposée il y a un mois

En août dernier, la victime avait déposé une main courante contre son ex-compagnon qui avait été placé en garde à vue avant d'être relaxé. Il n'avait jamais fait l'objet de condamnations
Parallèlement à ce drame, aujourd'hui même, un autre féminicide a eu lieu en Moselle à Creutzwald. Le mari de la victime est actuellement en fuite.

En 2018, le ministère de l'Intérieur a recensé 121 féminicides en France. En 2019, plus de 100 victimes sont pour l'instant recensées, selon un macabre décompte des associations.


14 coups de couteau

(Article mis à jour le lundi 17 septembre 2019 par Richard Plumet)
Dans un communiqué, le procureur de la République du Havre, François Gosselin, a apporté des précisions sur cette affaire de "meurtre par conjoint" survenu hier vers 13h quand un homme âgé de 37 ans a porté quatorze coups de couteau à sa compagne âgée de 27 ans à la sortie d'un hypermarché. Compagne avec laquelle il était en cours de séparation.

Le procureur indique que la victime est décédée  "en quelques instants", et que l'intéressé, resté sur place, était immédiatement interpellé par les policiers.
Trois enfants du couple, âgés de 6, 4 et 2 ans, assistaient aux faits, et étaient conduits dans un service de pédiatrie.
 

De peur d'être séparé de ses enfants

Le mis en cause, dont la garde-à-vue a été prolongée, reconnaissait lors de son audition par les policiers, la matérialité des faits et disait, indique le procureur du Havre, "avoir agi par crainte que la victime ne le prive de ses fils".

"Sans condamnation judiciaire antérieure, il n'apparaît pas avoir agi sous l'empire de toxiques et est indemne de toute affection psychiatrique."

Il devrait être déféré au Parquet à l'issue de sa garde-à-vue, pour ouverture d'une information judiciaire et mise en examen.

 
Depuis le mois de mai 2019
Dans son communiqué du 17 septembre, le procureur de la République du Havre a détaillé les précédentes tensions au sein de ce couple : 

Il s'avérait que depuis le mois de mai 2019, la victime avait informé les services sociaux de sa volonté de se séparer de son compagnon, et des demandes de logement avait été adressées adressées à plusieurs bailleurs sociaux. Le 29 juillet 2019, elle sollicitait à nouveau les services, qui obtenaient une place au Service d'Accueil d'Urgence des Femmes (SAUF) à compter du 31 juillet.

Elle ne rejoignait pas cet hébergement, et déposait une main-courante au commissariat du Havre le 10 août, indiquant que le climat était tendu mais qu'il n'y avait pas de violence contre elle-même ou sur les enfants.

Le 11 août au soir, les services de police intervenaient au domicile commun, que la jeune femme disait avoir quitté en passant par la fenêtre de l'appartement sis au premier étage/entresol, ayant été menacée par son compagnon à l'aide d'un couteau ainsi que d'étouffement avec un sac en plastique.

Le mis en cause était interpellé et placé en garde-à-vue, mais les éléments réunis au cours de l'enquête apparaissaient insuffisants pour caractériser une infraction, et la procédure était transmise au parquet en vue d'un classement sans suite.

La jeune femme était alors hébergée chez sa soeur pendant deux semaines, puis finalement accueillie au foyer SAUF.

Depuis lors, en attente d'une décision de justice quant à leur garde, les enfants étaient pris en charge tour à tour par chacun des parents: ainsi le père les avait pris le week-end, et avait conduit les deux ainés à l'école le lundi matin. La mère allait les chercher à la sortie de la mi-journée, et convenait avec le mis en cause de se retrouver dans un kebab où il ramenait le cadet. Une dispute survenait dans cet établissement au sujet des enfants, et le père les emmenait à l'hypermarché voisin pour leur acheter des glaces, la victime les attendant dans le kebab.

La caissière de la grande surface ne rapportait aucun comportement particulier d'excitation du père, et c'est alors qu'ils sortaient du magasin que, selon l'intéressé, sa compagne l'aurait interpellé à nouveau au sujet de la garde des enfants et qu'il l'agressait avec le couteau dont il se disait habituellement porteur en raison de menaces dont il aurait fait l'objet.

 
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