Valérie, qui travaille depuis 15 ans dans la grande distribution, raconte son quotidien d'hôtesse de caisse depuis la crise du Covid-19, entre peur de contaminer son mari et sa fille, et un métier qu'elle aime faire, au contact des autres
Après le témoignage d'un pharmacien, d'une infirmière libérale et d'une auxiliaire de vie, les journalistes havrais de la rédaction de France 3 Normandie sont allés recueillir celui d'une hôtesse de caisse, autre profession "en première ligne" dans cette crise du Coronavirus.
Valérie aime son métier. Aime le travail en équipe, le contact avec les gens. Elle travaille pour Auchan depuis 15 ans. Avec la crise du Coronavirus, son quotidien a beaucoup changé.
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"Pour moi c'est un bonheur d'être là pour eux, dans cette épreuve-là"
Elle, qui continue de venir travailler tous les jours, comme avant le confinement, doit désormais s'équiper d'une visière avant de pouvoir s'installer en caisse.L'autre protection, l'autre rempart contre le virus, est la paroi en plexiglas qui a été installée au bout du tapis roulant. Une sorte de mur transparent qui n'empêche pasValérie de garder un contact privilégié avec ses clients.Quant à elle, derrière sa caisse, elle écoute, conseille, rassure :
Il y a une dame tout à l'heure qui me disait qu'elle était très perturbée, qu'elle avait peur de venir dans le magasin. Donc je l'ai rassurée, je lui ai dit "ne vous inquiétez pas, il y aura des jours meilleurs". Des fois quand des clients sont un peu ronchons, bah, je mets une petite touche d'humour, donc ils se calment tout seuls.
- Valérie Le Leuch, hôtesse de caisse à Auchan Montivilliers
"Il y aura un après"
Interrogée sur ses conditions de travail en caisse en pleine période de confinement (le 21 avril 2020) Valérie, 52 ans, explique se sentir en sécurité avec tout le matériel de protection mis à disposition par son employeur. Et puis il y a l'entraide entre collègues, le travail d'équipe où on se remonte le moral. Même si, le soir, en rentrant, elle a parfois "peur de transmettre la maladie" à son mari et à sa fille.
De cette crise inédite elle voit les aspects positifs. Ceux d'un échange plus grand entre citoyens. Comme ces clients qui, pour la première fois, se sont intéressés à la "caissière du supermarché" :
Je pense que les gens se sont rendus compte du métier qu'on faisait, que c'est pas un métier facile et qu'on a pris beaucoup de risques pour eux.
Il y a aura un "après" je pense…
Que les gens seront plus soudés, à l'aide des autres. Je pense que ça sera ça sera mieux !
- Valérie Le Leuch, hôtesse de caisse à Auchan Montivilliers