Grève au pôle psychiatrique du Havre : "On rentre du travail dégoûtés"

Les soignants du pôle psychiatrique de l'hôpital Pierre Janet du Havre sont en grève depuis le samedi 16 juin. Ils dénoncent la surpopulation du service, la maltraitance des patients et le manque d'effectifs. Un infirmier témoigne. 

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Au pôle psychiatrique de l'hôpital Pierre Janet au Havre, la lutte continue. En grève depuis le 16 juin, les soignants maintiennent leur mouvement. Un mouvement qui se consolide petit à petit. Chaque jour, les contestataires sont plus nombreux. Le 19 juin, ils ont reçu le soutien de la majorité des médecins chefs de service. 

Quand la surpopulation entraîne la maltraitance

Comme au centre hospitalier du Rouvray (près de Rouen), tout est parti d'un ras-le-bol. Les soignants en psychiatrie de Pierre Janet sont exténués par leurs journées de travail.

Quand on rentre chez nous, on est dégoûtés par la façon dont on a travaillé

Ils doivent s'occuper de patients toujours plus nombreux. Conséquence : les personnes hospitalisées sont maltraitées. Les places manquent. Des lits de campement ont été mis en place mais cela ne suffit pas. Mathias Monnier, infirmier syndiqué chez Sud, raconte :

Dans mon service, on a installé 6 lits supplémentaires. Ils sont constamment occupés. Le week-end, quand certains patients rentrent chez eux, on fait des rotations : on y met d'autres personnes.

Des conditions d'accueil vétustes, "indignes" selon les salariés. "Nos patients acceptent sans broncher" concède Mathias, résigné. Il énumère les différents lieux du pôle psychiatrique surpeuplés et souvent réaménagés : la salle d'attente, le services des urgences. Pis, le parloir de l'unité carcérale a été transformé pour servir de dortoir. Certains patients dorment même sur des fauteuils.


Les grévistes demandent la suppression de tous ces lits d'appoint. Ils souhaitent que de vrais lits soient créés dans un pavillon neuf de l'établissement Pierre Janet. 

Une cinquantaine de postes demandée

Autre problème majeur : le manque de salariés. Très peu de soignants sont remplacés, notamment lors des congés maternité. "En psychiatrie, ils sont de plus longue durée pour les infirmières. En ce moment, un infirmier fait le boulot de trois femmes en congés." explique le militant. Les syndicats exigent la création d'une cinquantaine de postes. 

Epaulés par leurs confrères et consoeurs du Rouvray et les cheminots, les grévistes de Pierre Janet ont pris la rue lundi 18 juin pour une journée d'action. Ils ont manifesté devant la salle où se tenait la traditionnelle séance havraise du conseil régional. Une délégation a pu être reçue auprès du maire du Havre, Luc Lemonnier, et du président de région, Hervé Morin. Les élus se sont engagés à se rendre sur place afin de constater les conditions de travail relatées par les syndicats.

Pour l'heure, les soignants continuent leurs actions. Jeudi 21 juin, jour de la Fête de la Musique ils seront présents aux Halles du Havre. 
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