Le mouvement de grève contre la réforme des retraites entraine des difficultés d'approvisionnement en carburant. La direction des aéroports parisiens, qui se fournissent auprès des raffineries normandes, est inquiète. Tout comme les pouvoirs publics.
Des dizaines de gros porteurs bientôt cloués au sol ? C'est ce qui inquiète actuellement la direction des aéroports parisiens et les pouvoirs publics. Les usagers de la route ne sont pas les seuls à subir les conséquences des grèves dans les raffineries. Dans les airs aussi, le risque de pénurie à la pompe suscite quelques sueurs froides.
L'approvisionnement en kérosène de l'Ile-de-France et de ses aéroports par la Normandie "devient critique" en raison des grèves dans les raffineries, a indiqué ce jeudi 23 mars à l'AFP le ministère de la Transition énergétique qui est prêt à faire réquisitionner des grévistes.
Compte tenu de cette situation, le gouvernement a "pris un arrêté de réquisition" à l'égard des grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Normandie, mise à l'arrêt le week-end dernier et où les expéditions de carburants sont bloquées; "mais il n'a pas été décidé de le notifier à ce stade", a ajouté le ministère. Mercredi soir, la CGT de la plate-forme Normandie de TotalEnergies avait appelé à un rassemblement devant l'entrée de la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher pour s'opposer à la demande de la préfecture.
"Le gouvernement suit la situation heure par heure et département par département avec les professionnels et les préfets. Nous intervenons de manière ciblée pour débloquer les dépôts qui sont entravés par des manifestants. Dès lors que les réquisitions ne pourront être évitées, nous prendrons nos responsabilités", a déclaré la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.
Roissy et Orly "sous tension"
De son côté, la Direction générale de l'Aviation civile prévient depuis plusieurs jours les compagnies aériennes que les réserves de kérosène dans les aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et Paris-Orly sont "sous tension", les incitant à prendre leurs précautions, publiant deux "notices pour les missions aériennes" (NOTAM) à cet effet.
"Les stocks de kérosène à Paris Charles-de-Gaulle sont actuellement sous tension. Pour éviter tout problème opérationnel, tous les vols à destination de Paris-CDG sont appelés à emporter le maximum de carburant depuis leur aéroport d'origine, dans la limite des capacités opérationnelles" de l'appareil, prévient ainsi la DGAC dans un message transmis le 17 mars.
Une NOTAM quasi identique et préconisant les mêmes mesures, a été publiée le lendemain pour Paris Orly, soulignant qu' "en raison de problèmes de ravitaillement, les stocks de kérosène à Paris-Orly font l'objet d'une surveillance particulière".
Avec AFP