Le Havre : pas d'augmentation d'impôts locaux mais une dette qui se creuse

Le rapport de la Chambre régionale des comptes note une dégradation de la capacité de désendettement de la Porte Océane, notamment durant la période où Edouard Philippe était maire de la ville. 

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La capacité de désendettement de la ville du Havre s'est nettement dégradée sur la période 2012/2017, à l'époque où le Premier ministre Édouard Philippe en était le maire, selon un rapport de la chambre régionale des comptes de Normandie.

La ville s'est placée dans une trajectoire défavorable (...) Le nombre d'années qu'il faudrait pour rembourser la dette passe de moins de sept ans en 2011, ce qui était optimal, à 11,6 ans en 2017, ce qui rapproche la ville du seuil d'alerte", qui se situe "au-delà de 12 ans", écrivent les magistrats dans leur rapport publié lundi 1er octobre 2018. 


L'encours de dette du budget principal a progressé de plus de 15% pour dépasser les 268 millions au 31 décembre 2017, selon le rapport de la chambre. Le report au prochain mandat d'un investissement de 21 millions d'euros pour l'aménagement de l'entrée de ville est toutefois "susceptible d'infléchir cette tendance", nuancent-ils. Et "la gestion de l'encours de la dette" demeure "saine".
    

J'ai rarement vu un rapport aussi accablant pour une commune de plus de 100 000 habitants" déclare Matthieu Brasse, conseiller municipal d'opposition

Sur twitter, le rapport de la Cour régionale des comptes de Normandie provoque des réactions de Havrais :

 La majorité municipale parle, elle, d'un choix politique, celui de maintenir l'investissement sans augmenter les impôts locaux. Elle rappelle que les dotations de l'Etat ont diminué de 18 millions d'euros sur la période. 

Des subventions discutables et peu contrôlées

Selon nos confrères de France Bleu Normandie, la régie du Magic Mirrors, salle de spectacle, a fait l'objet de trois contrôles, "la légalité est discutable et le contrôle lacunaire" d'après les experts. Il y a notamment un bar qui fonctionne les soirs de concert, les comptables y ont fait des contrôles inopinés de stocks de boisson. Il en ressort un trou dans la caisse de quasiment 50 000 euros sur six mois d'activité. La municipalité justifie par des boissons offertes aux artistes.

Les experts comptables parlent de zones d'ombre dans la gestion des recettes de cette régie et rappellent même les écarts en la matière : déjà en 2013 un détournement au sein de la régie de la restauration scolaire et en 2016,  des détournements importants sur les régies de stationnement
Les magistrats trouvent "discutable" la "légalité" de certaines subventions destinées à abonder les services publics industriels et commerciaux. Et leur contrôle est selon eux "lacunaire".

En outre, "les actions de modernisation des services n'ont pas permis des gains significatifs de productivité", note la chambre régionale relevant le fait que si la masse salariale de la ville a été "réduite", elle ne l'a pas été "à périmètre constant". 226 agents de la municipalité ont en effet été "transférés à la communauté d'agglomération en 2016", selon les magistrats.


La chambre souligne également la nécessité pour la commune "de faire cesser sans délai" l'exploitation de la chambre funéraire considérant que le cadre juridique actuel n'est pas conforme.
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