Hugo Clément et son équipe se sont rendus à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime) pour une enquête sur l'hydrogène produit au sein de l'usine Air Liquide. Ils ont été interpellés durant leur tournage.
"Voilà comment se passe parfois le journalisme d'investigation. Il y a des sites que les industriels n'ont pas du tout envie de montrer", témoigne Hugo Clément. Le journaliste qui incarne l'émission "Sur le Front" diffusée sur France 5 a été interpellé par la police alors qu'il tournait des images du site industriel Air Liquide de Port-Jérôme-sur-Seine, près du Havre (Seine-Maritime).
Le matériel de tournage saisi
Dans son témoignage publié sur Instagram, le journaliste raconte qu'il enquête sur l'hydrogène. "On a envoyé des demandes de tournage, sans succès. Refus sur refus. Du coup, on est venus quand même, sans autorisation", raconte Hugo Clément.
Depuis l'extérieur de l'usine, l'équipe de l'émission a tenté de filmer les installations avant d'être interpellée par la police nationale. "Il y a plein de policiers, ils nous ont arrêtés, explique le journaliste, la substitut du procureur est en train de perquisitionner notre voiture."
Sur les images une femme met effectivement sous scellés ce qui semble être le matériel de tournage. "Notre drone est saisi" poursuit Hugo Clément.
Des voitures hydrogènes aussi polluantes que les voitures thermiques ?
Selon Hugo Clément, l'entreprise Air Liquide qui produit de l'hydrogène ne veut pas dévoiler le processus industriel. Il souligne qu'une énergie fossile polluante, est utilisée pour produire cet hydrogène. "On brule du gaz, on dégage énormément de CO2, pour fabriquer quelque chose qui est soi-disant écologique", explique-t-il. Une forme de "greenwashing" que l'émission "Sur le Front" souhaite souligner : "des études montrent qu'une voiture hydrogène pollue presque autant qu'une voiture thermique sur une distance similaire."
L'équipe de tournage craint désormais de devoir racheter une partie du matériel saisi pour continuer son enquête qui sera diffusée dans quelques mois. "On fait face a un lobby industriel très puissant, très organisé, qui a beaucoup d'argent, beaucoup de moyens de pression", dénonce Hugo Clément.
L'équipe de France 5 a été laissée libre et devrait être convoquée plus tard par les autorités.