Les représentants syndicaux du groupe hospitalier Jacques Modo au Havre (Seine-Maritime) alertent la direction sur l'afflux de patients aux urgences. Ce 16 février 2024, 33 personnes sont en attente d'hospitalisation dans ce service, selon un syndicaliste.
Les couloirs du service des urgences de l'hôpital Jacques Monod du Havre débordent de lits. Le nombre de patients ne cesse de s'accumuler et le personnel hospitalier n'arrive plus à répondre à la demande. Les syndicats tirent la sonnette d'alarme.
Les urgences : un service sous tension
Depuis plusieurs mois, dans de nombreuses villes, les services d'urgences font face à des difficultés grandissantes. À Elbeuf, Argentan, et désormais au Havre, les difficultés sont grandissantes. Pour les patients, ce sont de longues heures d’attente avant leur prise en charge par des professionnels en surchauffe. "De mois en mois, d'année en année, la situation devient de plus en plus catastrophique. Trente-trois patients en attente d'hospitalisation dans un service d'urgence, ce n'est pas entendable aujourd'hui", souligne Jennifer Dumont-Bouder, infirmière et représentante du syndicat MICT CGT.
Tous les représentants du personnel de l'hôpital Monod alertent sur l’incapacité du service à absorber un flux de patient toujours plus important.
Il manque des services de soin, il manque des médecins, il manque des infirmiers et des aides-soignants parce que l'hôpital n'est pas attractif que ce soit sur les salaires ou sur les conditions de travail. Nous n'avons tiré aucune conclusion de la période de la crise du covid-19 qui a dévasté l'hôpital public.
Aurélien Le Brun, aide-soignant, syndicat SUD Santé
Des lits supplémentaires déjà ouverts
La saturation actuelle serait en partie liée à la période hivernale. Mais selon la direction de l'hôpital, ce n'est pas le seul facteur : "Depuis 20 ans, tous les ans, nous avons un nombre de passages aux urgences qui augmente. Ça s'explique par le vieillissement de la population et par la raréfaction des médecins traitants", explique Pauline Richoux, directrice générale adjointe du groupe hospitalier du Havre Jacques Monod.
Avec 150 passages lors du pic, contre 100 en moyenne pour une journée classique, la direction a déclenché le dispositif "Hôpital sous tension". "Nous avons ouvert en urgence huit lits supplémentaires qui s'ajoutent aux 26 lits supplémentaires qui sont ouverts depuis le début du mois de janvier", précise Mme Richoux.
À l’origine configurées pour accueillir chaque année 35.000 personnes, les urgences de l’hôpital Monod enregistrent aujourd’hui plus de 50.000 passages annuels.