CHI d'Elbeuf : la députée Alma Dufour et les soignants alertent sur la tension hospitalière

La députée NUPES, Alma Dufour, s'est rendue ce matin au Centre Hospitalier Intercommunal (CHI) de Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime), afin d'alerter l'opinion publique sur la tension hospitalière qui touche l'hôpital. L'occasion pour le personnel soignant de lancer un cri d'alerte.

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Alma Dufour, députée LFI de la 4e circonscription de la Seine-Maritime s'est rendue ce jeudi 1er décembre 2022 au CHI. Dans un contexte d'épidémie de bronchiolite précoce, conjuguée à l'arrivée de la grippe et à une flambée des cas de COVID, l'établissement est sous tension.

Alertée la veille par les syndicats de l'établissement, elle considère que "la saturation des hôpitaux fait que chaque maladie, chaque épidémie provoque des situations de ce type-là"

Mardi 30 novembre au CHI, "19 patients ont dû être hospitalisés dans le service des urgences, faute de places dans les services conventionnels. Parmi eux, seuls 5 sont sur des vrais lits, le reste sont sur des brancards", explique-t-elle. 

On ne peut plus avoir en France des situations comme ça où on se retrouve avec une vingtaine de personnes [...] qui doivent utiliser le même pot de chambre. On parle de personnes humaines."

Alma Dufour, députée NUPES (LFI)

Malgré les annonces du Ségur de la Santé, la parlementaire considère que cela "n'a pas suffi à arrêter l'hémorragie des soignants qui s'en vont parce que ça fait des années qu'on pressurise le système".

Même son de cloche du côté des soignants. "Le Ségur a amélioré les choses, mais peut-être pas suffisamment", estime Dr Thibault Simon.

"On sait depuis des mois qu'il y a des gens qui décèdent aux urgences, faute de prise en charge à temps."

Alma Dufour, députée de la 4e circonscription de Seine-Maritime

La députée demande que "le Gouvernement réagisse plus fort que ça, change totalement la façon dont on gouverne l’hôpital depuis une quinzaine d’années [...] et annonce un plan de recrutement massif de soignants et de personnel paramédical".

Le CHI Elbeuf-Louviers-Val de Reuil a déclenché son "plan blanc" le jeudi 24 novembre 2022. En cause : la montée de l'épidémie de bronchiolite dans toute la France et en Normandie, qui est intervenue plus tôt qu'habituellement cette année.

La bronchiolite est très contagieuse et est causée le plus souvent par le virus respiratoire syncytial (VRS). Elle provoque une toux et une respiration difficile chez les nouveau-nés, qui peut nécessiter parfois un passage aux urgences. 

Les prises en charge se font "avec des délais plus longs que d'habitude pour les patients qui viennent pour des pathologies pas très graves", explique Catherine Vittecoq, cheffe du service pédiatrie du CHI. 

"On manque de place, donc on joue aux chaises musicales, on fait sortir des enfants un peu plus tôt qu'habituellement."

Catherine Vittecoq, cheffe du service pédiatrie du CHI

Les soignants tirent la sonnette d'alarme

Malgré l'afflux de patients qui doivent être hospitalisés et de jeunes patients qui doivent être placés en réanimation, le personnel médical tente de tenir le coup.

"On essaie de faire au mieux sur la qualité des soins mais au prix d'un effort énorme de tout le monde et d'un épuisement", alerte Dr Thibault Simon, président de la commission médicale d'établissement.

"On essaie de tout faire pour que la corde ne rompe pas. C'est fragile mais tout le monde est sur le pont."

Dr Thibault Simon, président de la commission médicale d'établissement

Par rapport à l'avant Covid en 2019, le taux d'absentéisme a augmenté. "C'est aussi le témoin de cette surcharge des équipes médicales et paramédicales", constate Dr Thibault Simon.

Les équipes ont augmenté leur amplitude horaire de travail, pour subvenir aux besoins des patients, comme l'explique Catherine Vittecoq, cheffe du service pédiatrie du CHI. "On a tous renforcé nos plannings. Les infirmières viennent en heures supplémentaires 24/24h. Les pédiatres ont doublé leur garde le soir. On double tous nos week-ends." 

Nous ne sommes pas sereins parce que nous avons toujours peur de faire une erreur médicale. Nous ne sommes pas des machines..."

Christine Vittecoq, cheffe du service pédiatrie du CHI

Un rythme de travail intensif depuis 6 semaines qui devrait se poursuivre au moins "pendant un mois" encore.

"On réclame des bras"

Les soignants demandent plus de moyens humains et des revalorisations salariales. "On réclame des bras. Il faut donner envie aux gens de travailler à l'hôpital. On fait des métiers sensationnels mais qui sont épuisants et peu valorisés, donc les gens ont moins envie de venir ou s'en vont...", se désespère Catherine Vittecoq, cheffe du service pédiatrie du CHI. 

Pour le Docteur Thibault Simon, c'est tout un système qu'il faut revoir. "C'est la formation des infirmières, un changement de mode de travail des infirmières" à repenser. 

La tension hospitalière s'accentue alors que le pays connaît une recrudescence du Covid-19 avec plus de 68 000 cas recensés en une semaine.

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