Afflux de patients, manque de lits, après plusieurs mois de tension, la situation empire aux urgences du CHU de Rennes, alors que différentes épidémies touchent la population. Un droit d'alerte a été déposé auprès de la direction pour demander des moyens supplémentaires, à la veille par ailleurs de la grève nationale des médecins généralistes .
La déclaration d'un droit d'alerte pour danger grave et imminent a été déposée ce mardi 29 novembre 2022 par le syndicat CGT du CHU de Rennes, suite à la sollicitation des soignants des urgences. Ce jour-là, la situation était des plus tendue." Dès 8 h 00 du matin", rapporte Nathalie Loinsard, secrétaire syndicale CGT, "il y avait 42 patients dans des box ou dans les couloirs, en attente d'hospitalisation ou de soins, pour la plupart des personnes âgées de plus de 80 ans. Vingt étaient sur des brancards ou des chaises dans les couloirs des urgences adultes. Un afflux dû en grande partie à la grippe ou au covid. Le temps d'attente était de plus de 24 heures pour avoir un lit, donc une personne en attente depuis deux jours. La salle de transfert était complète."
Une infirmière m'a dit : "Les couloirs donnent envie de pleurer". On a peur de faire des fautes ou de retrouver un patient mort sur un brancard comme aux urgences de Saint-Malo il y a une quinzaine de jours. Les patients n'ont aucune intimité et on s'inquiète pour les délais de prise en charge.
Nathalie Loinsard, secrétaire syndical CGT,
Plan hôpital en tension déclenché
Ce mardi après-midi, la direction recevait les instances syndicales et leur a annoncé quelques avancées. Le plan "hôpital en tension" a été déclenché. Des lits ont été trouvés pour la plupart des patients dans la soirée. Quelques patients ont été transférés vers les hôpitaux de Vitré et de Fougères.
Les chefs de service ont été mobilisés pour libérer des lits d'hospitalisation et en doubler certains dans des chambres. Une infirmière et une aide-soignante supplémentaires seront présentes en vue de la grève nationale des médecins généralistes qui appellent à fermer leurs cabinets les 1er et 2 décembre prochain.
Pour faire face à ce mouvement qui va également impacter le Samu, un médecin régulateur supplémentaire sera affecté et l'équipe d'assistants de régulation médicale renforcée. Ce mercredi midi, les syndicats doivent refaire le point avec les personnels.