Plusieurs personnalités de la gauche ont fait le déplacement au Havre à l'occasion d'une conférence de presse pour soutenir Jean-Paul Lecoq, candidat divers-gauche, pour le second tour des municipales qui se déroulera le 28 juin. Il était également l'invité de notre journal mercredi 17 juin 2020.
Il entend bien créer la surprise au second tour des municipales au Havre face à Edouard Philippe le 28 juin prochain. Arrivé deuxième au premier tour avec 35,87 % des votes, le candidat divers-gauche Jean-Paul Lecoq, tête de liste "Un Havre Citoyen", organisait mercredi 17 juin une conférence de presse avec plusieurs personnalités emblématiques de la gauche qui ont fait spécialement le déplacement.
Parmi elles, François Ruffin, député d’Amiens et Clémentin Autain, députée des Hauts-de-Seine. Mais aussi Damien Carême, maire EELV de Grand-Synthe, Corinne Narassiguin, numéro deux du PS ou encore Sophie Taillé-Polian, sénatrice du Val-de-Marne et membre de Génération.s. D’autres figures plus locales comme Céline Brulin, sénatrice de Seine-Maritime, ou encore Sébastien Jumel, député lui aussi communiste, ont fait le déplacement.
L'objectif : montrer qu'il entend rassembler toute la gauche, notamment en intégrant des convictions écologiques, mais que cette élection locale peut aussi sanctionner la politique nationale au travers de la personnalité d'Edouard Philippe.
"Un enjeu local et national"
Les parlementaires n'ont pas manqué de rappeler que l'enjeu ne sera pas seulement à l'échelle locale. "Il y a quand même une leçon de politique nationale dans tout ça", indique François Ruffin qui s'est ensuite lancé dans une anaphore :
L'homme du glyphosate battez-le, l'homme des retraites battez-le, l'homme du 49.3 battez-le, l'homme de Macron battez-le.
Jean-Paul Lecoq était l'invité e notre JT de France 3 Normandie mecredi 17 juin. Notre journaliste Grégory Thélu lui a demandé si ce scrutin était plus que local.
A cette question, le candidat divers-gauche répond :
"Ce n'est pas nous qui disons que c'est bien plus qu'un scrutin local, ce sont les autres qui nous le disent. On porte un projet qu'on a créé avec les havrais en expliquant que l'on va porter une autre vie au Havre, on va essayer de rendre les gens plus heureux, d'essayer d'améliorer leurs conditions de vie."
On nous dit qu'on a aussi la responsabilité de mettre une brèche dans la politique d'Emmanuel Macron et d'Edouard Philippe et que les mauvais coups qu'ils portent à l'échelle nationale pèsent dans la vie quotidienne des Havraises et des Havrais. C'est en cela que cette élection touche les deux aspects nationaux et communaux.
Lors du premier tour, le député de 8e circonscription de Seine-Maritime et ancien maire de Gonfreville-l'Orcher (de 1995 à 2007), avait annoncé vouloir être le candidat "de toute la gauche et, au-delà, de tous les Havrais".
"L'urgence écologique" à l'honneur
Pour cette campagne du second tour, trois pilliers sont à l'honneur dans la campagne : l'urgence écologique, sociale et démocratique. Parmis les thèmes très mis en avant lors de la conférence de presse : l'écologie.
Dans le public d'ailleurs, des membres de la liste d'Alexis Deck, le candidat EELV éliminé au premier tour avec seulement 8,23% des voix.
Alors que l'on aurait pu penser à une fusion de listes ou un soutien du candidat écologiste, il n'en est rien. Les deux camps n’auraient pas trouvé de terrain d’entente et résultat : aucune fusion de liste n'a pu être négociée à gauche et les représentants d'EELV avaient fait part de leurs regrets par un communiqué officiel :
Alors que partout en Normandie des rassemblements s'engagent pour s’opposer aux candidat.es LREM et de droite et porter des projets liant protection de l'environnement et justice sociale, les écologistes sont effarés de l'attitude irresponsable de Jean-Paul Lecoq, la tête de liste du Parti Communiste Français au Havre : cette décision du refus de l'union revient tout simplement à paver la voie à la réélection d'Édouard Philippe.
Pour convaincre ses électeurs écolos, Jean-Paul Lecoq peut compter sur l'appui de Damien Carême, maire EELV de Grand-Synthe.
Il y a cette priorité écologique qui figure à l'intérieur de ce projet avec une déclinaison en actions et en décisions à l'intérieur qui me conviennent parfaitement.
Clémentine Autain a notamment fait d'Edouard Philippe "la figure de droite, l'incarnation du productivisme et du consumérisme", faisant de Jean-Paul Lecoq l'alternative écologique.
Des soutiens de poids pour la liste "Un Havre Citoyen" qui pourrait faire pencher la balance le 28 juin prochain dans une élection qui s'annonce serrée.
Le 11 juin, un sondage Ifop pour Paris-Normandie et Sud Radio sur les élections municipales au Havre donnait Edouard Philippe gagnant au second tour avec 53% contre 47% des votes. Ce même sondage donne 46% de report des voix d'Alexis Deck (EELV) à Edouard Philippe contre 54% pour Jean-Paul Lecoq. Convaincre l'électorat écologiste est donc un enjeu de ce second tour.
Vendredi 19 juin, ce sera au tour de Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise, de faire le déplacement pour soutenir Jean-Paul Lecoq.