Sud PTT appelle à la grève des bureaux de poste du Havre (Seine-Maritime) ce mardi 12 novembre 2024, pour une durée de 24 heures. Ils dénoncent un manque d'effectifs, de mauvaises conditions de travail, et une augmentation des incivilités. Quinze bureaux de baie de Seine sont touchés par ce mouvement de protestation.
Pas de timbres ou de dépôt de colis ce matin au Havre, dans quinze bureaux de poste de la ville. À l'appel de Sud-PTT, des postiers ont cessé leur travail mardi 12 avril, pour alerter sur leurs conditions de travail. Une vingtaine d'entre eux a également manifesté dans le hall de la mairie du Havre ce mardi matin.
Des effectifs en berne
"On dénonce un manque flagrant de personnels. La Poste a fait des investissements un peu hasardeux, et a essuyé plusieurs millions d'euros de perte depuis le début de l'année, alors il récupère sur la main-d’œuvre et c'est le personnel qui trinque. La Poste met en place un outil qui s'appelle 'la force de travail utile' qui consiste à dire en temps réel le nombre de personnes dont on a besoin selon les calculs de la Poste et la fréquentation ? Ce qui est très opaque, on n’a pas la méthode de calcul, ni quelles opérations sont comptabilisées" explique Sébastien Motin de Sud PTT.
Le résultat, selon ce syndicaliste, se répercute dans les bureaux normands, où le personnel est manquant. Les usagers sont ainsi parmi les premiers à pâtir du manque d'effectifs.
C'est pas évident pour les chargés de clientèle qui se fatiguent, et font le boulot de plusieurs personnes, et pour les clients qui se sont déjà cassés le nez sur un bureau de poste fermé. Ils ne comprennent pas trop et s'en prennent aux collègues
Sébastien Motin, secrétaire régional Sud-PTT
Des personnels fatigués, victimes d'incivilités
La région havraise est l'une de celle qui connaît le plus d'incivilités dans les bureaux de poste, ce qui met parfois en danger le personnel. Des agressions souvent verbales, qui peuvent aller d'une simple parole un peu agressive à l'insulte. "On a même connu sur le Havre une cadre qui s'était interposée entre deux clients, qui a pris une gifle. Ça peut aller très loin. On a des collègues qui se sont fait menacer qui ont peur en sortant du bureau de poste quand ils sont tout seuls. Psychologiquement et physiquement, c'est très compliqué, ils s'usent on ne va pas se la cacher", déplore le syndicaliste.
La Poste est l'une des entreprises en France avec le plus fort taux d'absentéisme et d'arrêts de travail. Les syndicats craignent donc que la situation se dégrade encore. Ils demandent le comblement de tous les départs que la poste n'envisage pas de remplacer. "On veut du monde derrière les bureaux de poste pour servir nos clients, on veut avoir les moyens se faire un vrai service public de qualité, avec le personnel qu'il faut".