Le self de l'hôpital psychiatrique va demeurer partiellement fermé. Les représentant syndicaux tirent la sonnette d'alarme et dénoncent un accueil dégradé depuis l'épidémie de Covid-19.
Le self de l'hôpital psychiatrique Pierre Janet, au Havre, ne fonctionne plus du vendredi midi au lundi midi. En cause : l'épidémie de Covid-19. Pourtant, certains patients ne sont pas capables de se nourrir convenablement seuls et le personnel est insuffisant.
Lors d'une conférence de presse mardi 29 septembre, les représentants syndicaux tirent donc la sonnette d'alarme.
Mathias Monnier, infirmier en psychiatrie et militant au syndicat Sud, est révolté. "Certains patients sont très amaigris, voire quasiment abandonnés. Notre métier c'est de les aider au quotidien. Voir les patients dépérir ou même, ne plus les voir du tout, pour nous, c'est très problématique."
Reportage de Bénédicte Drouet et Lydia Querin :
Enlisement
Manque de lits, manque de personnel, locaux dégradés, la situation de l'hôpital Janet révolte depuis plusieurs années. En 2016 déjà, le personnel dénonce le manque de médecins. En 2018, action coup de poing, le personnel campe sur le toit de l'hôpital pour réclamer de meilleures conditions de travail.Le grand public avait ensuite pris conscience d'une partie de la situation grâce à l'édition de Pièces à Conviction consacré au "grand naufrage" de la psychiatrie. Une partie du tournage avait en effet eu lieu à l'hôpital Pierre Janet.
Des améliorations avaient suivi. "Mais aujourd'hui, une partie des postes créés ont été réaffectés et les secteurs en crise se retrouvent à nouveau dépouillés", dénonce Lionel Lebourg, infirmier en psychiatrie et militant au syndicat Sud.
Les syndicats ont sollicité un rendez-vous avec l'Agence régionale de santé et avec le maire du Havre, aucune réponse pour l'instant. Les contestataires prévoient d'autres actions de mobilisation, plus spectaculaires cette fois.