Quelques jours après sa venue au Havre (Seine-Maritime), le célèbre street artiste Jace, s'est fait voler deux gouzous - des bonhommes jaunes géants - sur la façade de l'usine désaffectée TCH. Il menace de porter plainte si les œuvres ne sont pas restituées.
"C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase." Le célèbre street artiste Jace, originaire du Havre, a annoncé sur ses réseaux sociaux mardi 2 juillet 2024 qu'il s'est fait voler deux peintures - qu'il appelle les gouzous - sur la façade de l'usine désaffectée TCH au Havre (Seine-Maritime).
Mes actions ont pour vocation à offrir de l’art gratuitement au public, et quand un crétin vient égoïstement voler ce plaisir aux gens, ça me fout en rogne.
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"C'est rageant, ce n'est pas la première fois"
Joint par téléphone depuis la Réunion où il réside, Jace nous confie : "C'est rageant parce que ce n'est pas la première fois. Je me suis déjà fait voler une dizaine d'œuvres qui se sont retrouvées en vente aux enchères ou sur des sites de revente en ligne."
L'artiste nous indique qu'il ne souhaite pas porter plainte dans un premier temps. "J'ai averti sur mes réseaux sociaux, j'ai assez d'éléments pour retrouver les auteurs et porter plainte, mais je préfère d'abord leur laisser une chance de ramener les œuvres. Cet acte ne doit pas rester impuni."
Des bonhommes jaunes géants
Le street artiste est connu pour ses gouzous, des bonhommes jaunes géants, qu'il installe aux quatre coins du monde. À travers ses bonhommes jaunes, l’artiste havrais tente de faire passer des émotions, des messages parfois politiques. Comme à La Réunion, sa terre d'adoption, ou encore au Brésil.
Sur la façade de l'usine désaffectée TCH dans le quartier de Granville, Jace avait installé deux gouzous : l'un représentant un dirigeant sautant de la fenêtre en culotte, et un second représentant la femme de ménage qui assiste à la scène. "J'aimais bien ce côté chaotique post-entreprise", explique l'artiste.
Les deux gouzous avaient été installés ce week-end lors de la venue de l'artiste originaire de la cité Océane. Ils ont tous les deux été volés, avec le support pour le premier, et avec la fenêtre pour le second. "Sorti de son contexte, l'œuvre n'a plus de sens, c'est la pièce d'un puzzle que l'on sort du puzzle."
Ce n'est pas la première fois qu'il se fait voler un gouzou : "Une fois on m'avait volé une toile qui avait été découpée en morceau pour la revendre en plusieurs fois."
Le street artiste havrais était de retour dans sa ville natale le week-end du 29 juin 2024 pour lancer sa nouvelle exposition à la galerie Hamon, visible jusqu'au 31 août 2024. Il avait également performé au pied du vieux Volcan devant des centaines de spectateurs.
Un acte condamnable ?
Bien que les œuvres de street art soient installées sans autorisation, l'artiste rappelle qu'il s'agit d'un droit moral, et qu'une "loi existe en France pour protéger les auteurs de leurs droits". À Paris par exemple, des hommes qui avaient arraché des Invaders avaient été condamnés à 10 mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende.
Banksy avait aussi eu gain de cause pour le vol de l'œuvre "le rat au cutter".