Ce lundi, à moins d'une semaine du grand départ de la Transat Jacques Vabre, un feu s'est déclaré à bord de L'IMOCA Fortil, l'un des bateaux ammaré au Havre en attendant le top de dimanche. Aujourd'hui mardi, les péripéties continuent avec le démontage d'un foil sur un autre Imoca. Explications.
L’origine du sinistre n’est pas encore connu
L'IMOCA Fortil de Clément Giraud et Remi Beauvais était amarré dans le bassin Paul Vatine au Havre avec les autres bateaux prêt à prendre le départ de la Transat Jacques Vabre. Le feu s'est déclaré à bord du navire ce lundi 21 octobre vers 20H10. Une épaisse fumée blanche a d'abord été aperçue, s'échappant par la porte du cockpit. La raison n'est pas encore connue.Solidarité entre équipages
Les équipages voisins puis les pompiers sont rapidement arrivés sur les lieux et ont pu éteindre le feu. Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer mais le bateau a souffert... Il a été transféré dans un autre bassin où il a été expertisé ce mardi matin pour définir l’étendue des dégâts. L'analyse a mis en évidence d’importants dégâts à l’intérieur du bateau. Le feu a notamment déformé une cloison structurelle associée au gréement. Malgré une multitude d’équipes qui ont spontanément offert leurs services, la décision de ne pas partir a été prise ce matin. Clément Giraud et Rémi Beauvais, en concertation avec leur partenaire Fortil, ont pris la difficile décision de renoncer à la Transat Jacques Vabre. Leur Imoca de 60 pieds restera donc à quai dimanche.« Un sentiment d’injustice et de tristesse nous envahit ce matin, car la voile ne se résume pas seulement à la course, c’est aussi beaucoup de préparation. Clément et toute son équipe ont énormément travaillé sur le bateau en donnant le meilleur d’eux-mêmes pendant des mois. Ce projet collaboratif hors norme ne s’arrête pas avec cet incident. Le projet continue. Cette étape nous rendra plus fort et nous restons tous à bord avec Clément. Le chemin est plus important que le résultat ».
Olivier Rémini, dirigeant fondateur de Fortil
Les 2 skippers regardent déjà vers l'horizon
Le bateau était prêt à partir et en parfait état. L’équipage préparait cette transat en double depuis plusieurs mois. C’est donc un coup dur pour les deux navigateurs toulonnais. Pour autant, les 2 skippers certes un peu déçu regardent déjà vers l'avenir. En 2020, l'équipage a en effet de nombreuses compétitions à leur calendrier. Leur entrainement ne sera pas vain. « Nous ne pouvons pas partir sur une transat aussi longue et difficile. Nous nous sommes trop investis dans ce bateau pour prendre le risque d’aggraver la situation, en mer. Et si la Transat Jacques Vabre était enthousiasmante, nous nous projetons déjà, avec notre partenaire Fortil, vers 2020. Nous aurons une Transat en solitaire au mois de mai puis une Transat retour et enfin, le Vendée Globe. Nous allons réparer et naviguer dès le début de l'année. Toute notre équipe est déjà mobilisée. Il faut que l’humain soit plus fort que le matériel ».
Clément Giraud
Le public pourra donc retrouver le vaillant équipage dès le mois de mai prochain pour "The Transat" (Brest - Charleston) puis lors de la Transat New-York - Vendée (New-York - Sables d'Olonne) en juin et enfin pour le Vendée Globe 2020 en novembre.
Mardi, les visiteurs ont été surpris de voir un autre Imoca à la renverse sur le plan d'eau havrais. Explications...
Parallèlement à ce triste incident, un second équipage connait quelques péripéties. Il s'agit de Sébastien Simon et Vincent Riou qui vont devoir faire la transat avec un seul foil, rien que ça...Jeudi 17 octobre au soir, alors qu’ils arrivaient au Havre pour la Transat Jacques Vabre, l’Imoca Arkéa Paprec a connu une avarie de foil. La raison de cette casse est pour l'heure inconnue mais l'équipage travail à comprendre pourquoi. En attendant, Sébastien et Vincent ont confirmé qu'il participeront à la course malgré ce coup du sort.
"Nous devons faire cette transat pour fiabiliser le bateau. Nous en apprendrons encore beaucoup sur son fonctionnement.
On n’y va plus du tout pour la victoire ou un podium, on y va pour terminer la course dans de bonnes conditions. »
Sébastien Simon
Ce mardi matin sur le bassin Paul Vatine au Havre, le morceau de foil restant a du être démonté avant le départ de dimanche comme l'illustre ces photos de Stéphane L'Hôte notre reporteur sur place.