INTERVIEW. Édouard Philippe : "Je suis en train d'essayer de réfléchir sur beaucoup plus loin qu'un mandat"

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Édouard Philippe, maire du Havre (Seine-Maritime) et ancien Premier ministre, a accordé un interview à France 3 Normandie dans la librairie L'Armitière à Rouen (Seine-Maritime).
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À l’occasion de la sortie de son nouveau livre, Des lieux qui disent, Édouard Philippe, maire du Havre (Seine-Maritime) et ancien Premier ministre, nous a accordé une interview.

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Des lieux qui disent. C'est le titre du nouveau livre d'Édouard Philippe, aux éditions JC Lattès, qu'il est venu dédicacer à la librairie L'Armitière de Rouen (Seine-Maritime), mercredi 4 octobre 2023.

À cette occasion, Édouard Philippe a accepté l'interview de France 3 Normandie. Le maire du Havre et ancien Premier ministre dévoile (un peu) sa vie privée dans ce livre, mais se refuse à considérer l'ouvrage comme un jalon posé avant la présidentielle de 2027.

Dans ce livre, vous dévoilez votre enfance, votre père, votre famille… Pourquoi avez-vous eu besoin, envie, d'en raconter plus sur vous ?

Quand on réfléchit sur un sujet, quand on l'observe, quand on essaie de trouver des solutions, on ne part pas de rien en politique, ce n'est pas simplement des grandes idées, c'est aussi un enracinement. Cela ne peut pas être qu'un enracinement parce que si ce n'était qu'un enracinement, on ne changerait pas, mais c'est à la fois des idées, une projection, une envie de transformer les choses et en même temps un rapport au passé, à ce qui nous a construit.

Et ça, vous avez envie que les Français le sachent aussi, qui vous étiez, votre histoire, comment vous étiez construit...

Vous aurez remarqué que je le fais avec une certaine forme de pudeur, je ne vais pas dans le détail de la description. Ce n'est pas du tout l'objet de mon livre, mais en même temps quand on parle par exemple de la laïcité, c'est intéressant de dire quel est son rapport à la foi ou au sacré et comment est-ce que ça s'est construit, qu'est-ce qui fait douter, qu'est-ce qui fait admirer, qu'est-ce qui fait réfléchir...

Une vision à très long terme

Ce livre, ce n'est pas un programme, vous l'écrivez  mais c'est tout de même une vision à long terme à très long terme au-delà de 2027, non ?

Vous avez parfaitement raison. Mon objectif n'est pas de faire un programme. Un programme, c'est quoi ? C'est un ensemble de mesures qu'on met en œuvre pendant un mandat et c'est important. Mais là, je ne fais pas campagne et je ne réfléchis pas sur un mandat.

Je suis en train d'essayer de réfléchir sur beaucoup plus loin qu'un mandat, dans une perspective à 20 ou à 30 ans parce que ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de construire une stratégie à long terme.

Moi je suis convaincu qu'en France, le débat public manque de stratégie et manque de prise en compte du temps long. On est un peu englué dans l'immédiateté. Et puis peut-être qu'un jour le temps du programme viendra...

Laïcité, islam, école de l'excellence... Vous revenez aussi sur des idées de droite dans ce livre. Cela semblait important pour vous de réaffirmer ces idées-là ?

Vous dites ça, mais d'abord sur la laïcité, je dis combien je suis attaché au régime actuel de la cité, combien je pense qu'il faut se battre pour le régime actuel pour ne pas aller jusqu'à un concordat, et sur l'école, je commence par dire que c'est la principale priorité, qu'il n'y a pas de priorité plus urgente en France que l'école.

Je ne sais pas si c'est de droite ou de gauche de dire cela. En revanche, je pense que c'est vrai, j'en suis convaincu. J'essaie de donner des directions : le choix de mettre le paquet sur la petite enfance, sur la petite école plutôt que sur le lycée, le choix d'une forme de liberté accrue, de confiance donnée aux équipes pédagogiques, le choix aussi - c'est vrai - d'assumer une forme d'excellence. Faire de l'école notre priorité numéro un.

"Je veux regarder la France avec le plus de lucidité possible"

Dans votre livre, vous vous interrogez aussi sur notre capacité collective à croire en nous, à ne pas être nos premiers fossoyeurs, nous les Français. Quelque part, est-ce que vous, vous avez confiance ?

Les gens qui sont confiants alors qu'ils ne sont pas lucides me foutent les jetons, pour vous dire les choses de façon un petit peu crue.

Je veux regarder la France avec le plus de lucidité possible et quand on la regarde avec lucidité, on voit qu'elle est confrontée à des problèmes considérables, à des défis majeurs, à un monde extrêmement dangereux, extrêmement compliqué, qu'elle a des atouts formidables et des faiblesses qui sont dangereuses...

Mais une fois qu'on la regarde avec lucidité qu'on arrête de se mentir à soi-même sur les causes de ces défaillances, alors je suis totalement confiant dans notre capacité à affronter les problèmes qui nous sont posés.

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