Une ancienne collaboratrice d'Edouard Philippe, maire du Havre, a déposé plainte, jeudi 14 septembre 2023, pour dénoncer un contournement des règles des marchés publics au sein de la communauté urbaine, concernant la Cité numérique de la ville.

"Prise illégale d'intérêts, détournement de biens, favoritisme, concussion et harcèlement moral", la plainte déposée, jeudi 14 septembre 2023, auprès du PNF (Parquet National Financier) par l'ancienne directrice générale adjointe de la Communauté urbaine du Havre (Seine-Maritime), pourrait-elle déstabiliser Édouard Philippe, l'actuel édile de la ville et ancien premier ministre ?

L'information a été divulguée par nos confrères du Monde jeudi soir. La plainte vise sans ambages Édouard Philippe et Stéphanie de Bazelaire, adjointe au maire et conseillère communautaire, et ciblerait aussi selon Le Monde, Claire-Sophie Tasias, directrice générale des services au sein de la Communauté urbaine du Havre.

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Desk plainte Edouard Philippe ©France3 Baie de Seine

Contournement de marché public

Les faits dénoncés remontent à juillet 2020. La Communauté urbaine du Havre charge l'association LH French Tech d'exploiter pour quatre ans la Cité Numérique, avec à la clé plus de deux millions d'euros de subventions. Une association présidée par Stéphanie de Bazelaire, qui est également adjointe au maire chargé du numérique, et conseillère communautaire. Un cumul de fonctions qui alerte les juristes en interne, et notamment la directrice générale adjointe de la communauté urbaine du Havre, à l'origine de la plainte.

Celle-ci pointe quelques dysfonctionnements, et notamment le fait que l'association LH French Tech n'a pas cherché à augmenter son chiffre d'affaires. Au bout de 18 mois, elle aurait aussi, dit-elle à nos confrères du Monde, proposé à Édouard Philippe de mettre un terme anticipé à cette convention.

Cette convention sera bien rompue, mais près d'un million d'euros ont déjà été versés. Ce dossier continue d'inquiéter la fonctionnaire quant à des risques de conflits d'intérêts, et d'éventuelles poursuites judiciaires.

Soupçons de harcèlement

Après avoir alerté sa hiérarchie, la plaignante prétend avoir subi des pressions. "D'une certaine façon j'en savais trop, j'en disais trop" s'est-elle confiée à nos confrères du Monde.

La fonctionnaire est peu à peu écartée. En arrêt de travail, elle demande la protection fonctionnelle qui couvre les agents publics dans leur fonction. Sa demande sera refusée, et son contrat ne sera pas renouvelé.

L'ex directrice générale ajointe des services de la Communauté urbaine du Havre a donc décidé de porter plainte, tout en demandant le statut de lanceur d'alerte.
De son côté, la Communauté urbaine a réagi par un communiqué :"Le monde affirme qu'une plainte a été déposée contre des responsables politiques et administratifs de la Communauté urbaine. Ces derniers n'en sont pas informés. Si cette procédure était avérée, ils seraient évidemment, et en toute sérénité, à la disposition du Parquet National Financier pour faire valoir leur bon droit".

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