Il avait présidé le club d'athlétisme basé à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) dans les années 1990. L'ancien champion d'Europe du 400m haies Jean-Claude Nallet est mort dans la soirée du samedi 19 août à son domicile. Il était âgé de 76 ans.
L'athlète, né le 15 mars 1947 à Chambdor, dans l'Ain, avait commencé sa carrière au milieu des années 1960. Et était devenu une figure incontournable de l'athlétisme : élu "champion des champions" français par L'Équipe en 1970, il avait récolté plusieur titres européens. Et donné son nom, tout récemment, à un stade d'athlétisme à Ambérieu-en-Bugey (Ain), où il avait lui-même été licencié jusqu'en 1967.
Un départ prématuré du club pour rester "en harmonie avec ses valeurs"
La carrière d'athlète de Jean-Claude Nallet prend fin en 1978, peu après les Jeux Olympiques de Montréal. Par la suite, dans les années 1990, il prend la présidence du Stade Sottevillais. Il reste à sa tête jusqu'en 2004 : lorsque son contrat de conseiller technique sportif au sein du Conseil général de Seine-Maritime n'est pas reconduit, il décide de démissionner de son poste de président.
Je fais partie de cette génération attachée au respect que l'on doit à l'individu et à l'humilité que l'on se doit d'avoir. Le matin quand je me regarde dans la glace, si je ne suis pas en harmonie avec mes valeurs, ça m'empêche de respirer et donc, de vivre.
Jean-Claude Nalleten 2004 sur le plateau de France 3 Normandie
Cette année-là, il explique à France 3 Normandie avoir vécu la situation comme une "sanction politique", et démissionner pour ne pas porter préjudice à son club, auquel il demeure très attaché et qui bénéficie d'un partenariat avec le Conseil général. "Je suis très mal à l'aise et pour ne pas mettre mon club en porte-à-faux, je préfère démissionner. C'est plus simple et je pars dignement, sans aucune ambiguité et sans polémiquer", confiait-il alors.
"C'était quelqu'un d'extrêmement humain"
Près de vingt ans plus tard, Jean-Claude Nallet gardait un lien très fort avec le club. Comme nous l'explique Vincent Turpin, actuel directeur sportif du Stade Sottevillais. "Son épouse Chantal Nallet-Seggiaro et lui-même n'ont jamais vraiment quitté le club. Jean-Claude était resté très présent, même lors des interclubs où il venait toujours prendre des nouvelles."
Jean-Claude Nallet, au-delà de sa carrière de sportif de très haut niveau et du personnage public extrêmement important qu'il était, c'était quelqu'un d'extrêmement gentil et humain.
Vincent Turpin, directeur sportif du Stade Sottevillaisà France 3 Normandie
"Je suis stupéfait", admet Vincent Turpin à l'annonce de son décès. Évoquant un homme "très jovial". "C'est ce qui le caractérisait. Il avait toujours l'envie, le temps d'un instant, de partager un moment agréable avec chaque personne qu'il pouvait rencontrer. Jean-Claude Nallet, au-delà de sa carrière de sportif de très haut niveau et du personnage public extrêmement important qu'il était, c'était quelqu'un d'extrêmement gentil et humain."