Dans la "coloc'solidaire" implantée à Elbeuf (Seine-Maritime), des séniors, des plus jeunes en situation précaire ou des personnes en situation de handicap partagent le quotidien. Une initiative portée par deux sœurs originaires de Louviers (Eure).
Le lieu de vie est idéal. Près de 1000 m² divisés en une très grande colocation et un jardin extérieur. Située à Elbeuf (Seine-Maritime), la maison de l'association "Inser’Génér’Action", est prête à accueillir 13 personnes. Le projet est né de l'idée de deux sœurs, Clémence et Marine Dugord.
"Ici, on met la main à la pâte"
Bertrand Bail est installé depuis le 31 octobre au sein de la colocation. Il soigne une longue maladie. Auparavant, il était seul dans un appartement, mais cette vie-là ne lui convenait plus. "Ici, l'ambiance est vraiment sympa, il y a la mixité avec les personnes touchées par un handicap, les personnes âgées... Il y a une super entente, ça a été une motivation en plus", raconte le pensionnaire.
Pour 300 euros par mois, la douche est sur le palier. Mais pour lui, comme pour les autres résidents, l'essentiel est ailleurs.
Avant d'emménager à la coloc'solidaire, Loudja Dubois était en foyer de vie pour adulte porteur d'une déficience intellectuelle. "Avant, je ne faisais pas à manger, au foyer tout était prêt, raconte le jeune homme. Ici on va chercher les courses, on cuisine et tout le monde met la main à la pâte".
Gagner en confiance pour aller de l'avant
Dans la cuisine, tout le petit groupe s'active pour préparer le repas. Créer un groupe uni, c'est le pari de cette colocation solidaire. Les retraités, jeunes et séniors partagent leur quotidien et s'entraident.
Certains rompent la solitude, d'autres travaillent leur autonomie. "J'essaie de gagner en confiance et d'aller de l'avant", raconte François Fene, habitant de la coloc'solidaire.
Reportage de François Pesquet et Félix Bollez :
Clémence et sa sœur Marine sont à l'origine du projet "Inser’Génér’Action". "Aujourd'hui il y a des structures qui existent mais elles ne mélangent pas les publics, souligne Clémence Dugord, co-fondatrice de la coloc'solidaire. On a par exemple les maisons de retraite pour les personnes âgées, les foyers pour les personnes en situation de handicap et pour les jeunes en difficulté, mais il n'y a aucune structure qui mixe tout le monde."
Deux animatrices rejoindront bientôt le petit groupe. Le projet prend ses marques. Les colocataires prévoient déjà un réveillon solidaire le 24 décembre prochain. Ils ouvriront leur table à ceux qui voudront bien se joindre à eux.