La deuxième salve de Mediapart contre le PS en Seine-Maritime et les explications de Didier Marie

Une fédération riche et dispendieuse, des militants ou des élus « payés pour faire campagne »... Le site d'investigation ne s'est pas arrêté à Didier Marie, consacré « roi du cumul et des indemnités » avec 12.000 euros de revenus mensuels, mais détaille d'autres pratiques étonnantes.

Mediapart enfonce le clou. La deuxième partie de l'enquête sur le "PS 76" publiée ce vendredi précise le fonctionnement d'une fédération riche (jusqu'à 800.000 € de revenus annuels grâce aux adhérents) et dispendieuse dans sa gestion des ressources humaines. Avec notamment des CDD, ou des CDI, pour des postes d’assistants. Selon les informations de Mediapart, ses fonctions « consistent en l’apport d’une aide politique sur tous les domaines d’intervention de l’association et en la rédaction de tous les documents qui lui seront demandés par le président de l’association. »

En somme, la fédération socialiste rétribue un certain nombre d'assistants pour « une aide politique » parfois floue. Selon le premier fédéral Christophe Bouillon« Ils font ça à un moment donné, ils donnent un coup de main, ils font de la politique. » Là où c’est le plus discutable, c’est que les bénéficiaires sont déjà rémunérés, soit par la fédération, soit pour leurs fonctions d’élus.


  • Didier Marie, jusqu'à 12.000 euros mensuels

Lors de son entrée au Sénat en janvier 2014, Didier Marie a dû se plier au nouvel exercice de transparence de la vie publique. En l'espèce : communiquer ses revenus sur ses cinq dernières années. Le point de départ d'une longue enquête de nos confrères de Médiapart, qui met en lumière un cumul de fonctions effrené, comme élu et à la fédération. Jusqu'à 12 000 euros mensuels, pour un curriculum vitae vitaminé :

  • Président de Seine-Maritime
  • Vice-président d'agglomération
  • Maire adjoint d'Elbeuf
  • Attaché parlementaire
  • Chargé de mission de la fédération PS
  • Président d'Habitat 76
  • Administrateur de la société d'autoroutes Paris-Normandie
Aujourd'hui, Didier Marie est revenu sur ses rémunérations. Moralement surprenantes, mais complètement légales.

Un reportage de Jean-Luc Drouin et Olivier Flavien

 

  • Dominique Chauvel, 1 100 euros par mois pendant 5 ans

Deux députées PS ont ainsi reçu une proposition d’ « aide financière » de leur fédération, après leurs défaites aux législatives de 2007. Dominique Chauvel aurait ainsi été rémunérée 1.100 euros mensuels, pendant cinq ans, jusqu’à son élection à l’assemblée en 2012.
La première adjointe de Fécamp, Estelle Grenier aurait elle décliné la proposition.

La réponse de Christophe Bouillon à nos confrères de Médiapart : « Beaucoup d’élus veulent avoir un travail à côté, pour avoir une raison sociale et cotiser pour la retraite [...] C’est aussi le rôle d’un parti politique de se dire qu’à un moment donné on peut aider quelqu’un qui fait de la politique à partir à la conquête d’un territoire »


 

  • Les utiles maisons du département

Créées par le PS lors de l'arrivée au pouvoir en 2004, les "maisons du département" devaient dans l'idée être des « points d’accueil et d’information départementale » selon le conseil général. Mais, selon Médiapart, elles auraient été détournées de leurs missions d'origine pour servir l'appareil socialiste. Ainsi, détaille l'enquête, « y seront embauchés des proches du président de région Alain Le Vern, ou de Christophe Bouillon et Didier Marie. » Des proches, mais aussi leurs conjoint(e)s. Un autre moyen d'entretenir une "paix socialiste" selon nos confrères, en embauchant par exemple la femme du chef de file PS Laurent Logiou. Ou l'attachée parlementaire d'Alain Le Vern, Mélanie Boulanger, recasée à Neufchatel.


Conclusion d'une source anonyme à la fédération : 

Les emplois politiques sont une réalité au PS aujourd'hui un peu partout en France, la Seine-Maritime a poussé la pratique au maximum »

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