La justice suspend les réquisitions de grévistes à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville l'Orcher

Le tribunal administratif de Rouen a décidé jeudi 6 avril 2023 de suspendre en référé les réquisitions de grévistes visant la plus grande raffinerie de France qui expédie du carburant vers l'Île-de-France et le Centre-Val de Loire. Selon le juge des référés, l'arrêté pris le 4 avril 2023 par le préfet de la Seine-Maritime n'est pas justifié et porte "une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève".

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C'est une victoire pour la CGT. Le syndicat contestait la légalité des réquisitions imposées depuis mardi 4 avril par le préfet de la Seine-Maritime. Plusieurs salariés avait été contraints de reprendre le travail.

Des réquisitions pour approvisionner l'Île-de-France et le Centre-Val de Loire

Ces réquisitions, ordonnées à quelques jours du week-end de Pâques, avaient pour but de prévenir une accélération de la pénurie de carburants en Île-de-France et dans le Centre-Val de Loire. L'arrêté était motivé par "l'augmentation prévisible de 75% de la circulation routière" durant cette période qui coïncide avec le début des vacances scolaires de la zone A.

Mais, ce jeudi 6 avril, le tribunal administratif de Rouen a jugé que l'arrété préfectoral n'était pas conforme à la loi. Selon le juge des référés, les réquisitions ne sont pas justifiées car elles ne présentent pas un caractère urgent.

L'Île-de-France et le Centre-Val de Loire étant respectivement en zone B et C, celle-ci ne seront pas encore en vacances la semaine qui suivra le week-end pascal. Il n'apparaît pas non plus, selon les juges de référés, que "la situation des stations de distribution [dans ces deux régions] serait en nette détérioration"

"Une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève"

Par conséquent, le tribunal administratif a estimé que "la nécessité de la mesure de réquisition eu égard au motif qui la fonde ne peut être regardée comme étant établie". L'arrêté préfectoral a donc "porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève", estime le juge des référés.

"Enfin un coup d'arrêt à cette atteinte insupportable au droit de grève", a réagi dans un tweet Me Elsa Marcel, avocate de la CGT TotalEnergies.

La décision à peine rendue, les expéditions de carburant ont été immédiatement stoppées vers le bassin parisien. La production sur le site de Gonfreville l'Orcher, la plus grande raffinerie de France, est à l'arrêt depuis le 21 mars. 

L'État condamné à verser 2 000 euros 

Par ailleurs, l'État a été condamné à verser 1 000 euros à la Fédération nationale des industries chimiques CGT et 1 000 euros à la CGT TotalEnergies plate-forme Normandie. Toutes deux étaient à l'origine de la demande de suspension des réquisitions. 

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