A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les raffineries normandes produisent de nouveau du carburant. Quelle est la situation en Baie de Seine ? On fait le point.
A quelques jours du week-end de Pâques, les automobilistes craignent la pénurie de carburant. En baie de Seine, dans des circonstances différentes, les deux raffineries, Esso-Exxonmobil et TotalEnergies ont repris leurs productions.
Réquisitions chez Total contestées devant le tribunal administratif
Des réquisitions sont en cours chez Total à Gonfreville-L'Orcher, la plus grande raffinerie de France, qui expédie du carburant vers l'Ile-de-France et le Centre-Val de Loire depuis lundi matin. Entre 3 et 4 salariés ont été contraint de reprendre le travail. C'est la dernière installation pétrolière du pays à être arrêtée en raison du mouvement social.
La CGT conteste les réquisitions imposées par le préfet de la Seine-Maritime. Une audience devant le tribunal administratif de Rouen déterminera si la décision préfectorale est conforme à la loi.
L’arrêté pris par le préfet doit être proportionné, c’est-à-dire que seuls les personnels essentiels au fonctionnement du dépôt peuvent être réquisitionnés. L'Etat doit également justifier l’urgence et l’atteinte à l’ordre public. De son côté, l'avocat du syndicat va tenter de convaincre le juge que la décision est attentatoire au droit de grève inscrit dans la constitution.
Esso-ExxonMobil de nouveau approvisionné en pétrole
Les salariés d'Esso-ExxonMobil ont également repris le travail mardi 4 avril. La raffinerie avait été mise à l'arrêt le 25 mars dernier faute de pétrole brut à raffiner en raison de la grève au terminal pétrolier du Havre contre la réforme des retraites.
La reconstitution de nos stocks de pétrole brut et la confirmation de la suspension du mouvement au terminal pétrolier du Havre permettent d'avoir la visibilité suffisante pour confirmer les opérations de redémarrage qui ont été lancées
Direction d'Esso-ExxonMobil
Le redémarrage de cette raffinerie qui représente à elle seule 20% de la capacité de raffinage en France, va nécessiter plusieurs jours avant de rétablir une production normale.
La grève y a été reconduite jusqu'au jeudi 6 avril, journée nationale de mobilisation contre la réforme des retraites, mais les grévistes ont accepté la semaine dernière de signer un protocole avec la direction, qui prévoit la sortie de 43 millions de litres de carburants des bacs remplis à ras bord, afin d'approvisionner les stations-service d'Ile-de-France.
Dans la région capitale, principalement approvisionnée par un pipeline venu de Normandie, près d'une station-service sur deux manque de carburant. Dans les jours à venir, la situation devrait sensiblement s'améliorer pour les automobilistes, notamment à l'approche du week-end prolongé de Pâques.