Cinq hommes ont été mis en examen à Rouen, dont deux placés en détention provisoire, ce jeudi, dans le cadre d'un trafic de faux chèques et de faux papiers via le "dark net", la face cachée d'internet.
L'enquête, confiée à la section de recherches (SR) de la gendarmerie de Rouen a démarré en Normandie mais concerne d'autres régions françaises, notamment la région parisienne et le sud de la France.
"C'est une affaire d'ampleur, d'autres responsabilités sont à rechercher" indique le procureur de la République de Rouen, Jean-François Bonhert.
Déjà deux ans d'enquête
L'enquête a débuté en décembre 2013 quand une brigade de gendarmerie de Seine-Maritime a été saisie d'une tentative d'escroquerie via le site internet d'une grande enseigne commerciale. L'auteur d'un faux chèque a été identifié. Placé en garde à vue, il a indiqué aux gendarmes qu'il se l'était procuré sur le "dark net", via le logiciel TOR que chacun peut télécharger pour "protéger sa vie privée". Mais ce logiciel est utilisé aussi pour des trafics de toutes sortes.La personne a avoué s'être procuré aussi des copies de cartes nationales d'identité et plusieurs dizaines de faux chèques correspondant à ces fausses identités, payant ces faux documents à l'aide de cartes de paiement rechargeables.
Pour identifier les vendeurs de faux chèques et fausses cartes d'identité, permis de conduire ou cartes grises, une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Rouen et confiée à la SR de la gendarmerie. En novembre 2014, "devant l'ampleur et la complexité des investigations à mener", une juge d'instruction de Rouen a été saisie.
"Ces investigations permettent de déterminer que ce trafic est l'oeuvre d'un groupe
très organisé et particulièrement performant dans le domaine d'internet", a indiqué la gendarmerie dans un communiqué.
L'enquête a beaucoup avancé entre février et novembre 2015. Outre l'interpellation de cinq trafiquants, deux ateliers de fabrication de faux documents ont été découverts au domicile de certains d'entre eux, avec des scanners très performants.
Les faux étaient établis à partir d'un millier de chèques volés par les malfaiteurs, selon la gendarmerie.